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01.10.2012

KYE-OSSI, DIXIEME ARRONDISSEMENT DU NOUN ? 

Les Bamoun, premiers allogènes à s’être installés à Kyé-Ossi dans le Département de la Vallée du Ntem, Région du Sud, au lendemain de l’indépendance, ont fait de cette ville frontalière, leur second village.

Kyé signifie « rivière » et Ossi veut dire « en bas », en aval, littéralement, Kyé-Ossi est la rivière qui est en bas, en aval probablement du grand fleuve Ntem. Ce grand hameau coincé entre le Cameroun, le Gabon et la Guinée Equatoriale, a jadis attisé beaucoup de convoitises. Les Equato-guinéens qui y avaient construit une léproserie, furent les premiers à s’installer et à exploiter la région sans vergogne. Les Gabonais, après s’être rendus compte de la richesse de la contrée, chassèrent les premiers occupants, sans autre forme de procès et amorcèrent même le développement de la zone en y construisant un poste de gendarmerie ultra-moderne. Les Camerounais à leur tour, durent recourir à un bras de fer avec le Gabon, pour recouvrer l’intégrité de cette bourgade. Bien qu’ayant traîné les pas, les Gabonais vont tout de même libérer les lieux pour s’installer juste à 3 km, plus précisément à Meyo-Kyé, de l’autre côté de la rivière Kyé, qui de source digne de fois, serait en réalité, la limite naturelle entre les deux pays. Depuis lors, Kyé-Ossi la Camerounaise, n’a cessé de se positionner comme la plaque tournante des affaires et se veut à juste titre, le creuset de l’intégration de la sous-région. Le célèbre et florissant marché de cette ville est son principal atout. Le bitumage du tronçon Ebolowa-Ambam-Kyé-Ossi, la construction du pont sur le fleuve Ntem et leur mise en service en 2005, son érection en unité administrative le 05 Septembre 2006, l’installation de son tout premier Sous Préfet MBITA OBAME VINCENT le 17 Mars 2007 et la création de sa Commune le 24 Avril 2007, ont permis à Kyé-Ossi de décoller véritablement, de prendre son envol mais surtout de sortir de l’isolement.

Les Bamoun qui étaient même déjà installés à Ebolowa avant l’indépendance du Cameroun intervenue le 1er Janvier 1960, étaient les premiers allogènes à découvrir cette localité au fond de la forêt équatoriale, au moment où ils décidèrent un jour de parcourir ce qui était alors appelé à l’époque, département du Ntem, à la conquête de nouveaux marchés où ils pouvaient écouler facilement leur marchandise puisqu’ils étaient des commerçants.

En effet, ils étaient quatre au départ (NJIAWOUO Isaac, Seidou KPOUMIE, MEGUIDA Salifou tous originaires de Foumban, et Tita Adamou originaire de Koupa), tous vendeurs de vêtements de friperie, à s’installer à Akombang au lieu dit Njà-Nkwing (où est construit le Lycée Bilingue de Kyé-Ossi). Ces quatre amis furent bien accueillis par les autochtones (ntoumou) en 1963. Ces derniers étaient même allés inviter les Equato-guinéens à venir acheter la marchandise apportée par leurs étrangers. Ce qui fût fait à la satisfaction de ces Bamoun qui décidèrent de s’y installer définitivement parce que flattés par l’hospitalité légendaire des autochtones qui, en plus, leur avaient cédé des parcelles de terrain pour construire leurs maisons. Raison pour laquelle, une deuxième vague de Bamoun composée de : Maloum Ousmanou, Tita NSANGOU Arouna (baba médela), Nji NCHARE Aboubakar, Maloum NGOULOURE Aliyou, Nji FOUAPON Alassa, Maloum FOSSA Oumarou, Nji LEFI, POUENFOMA Amadou etc…, va les suivre. Jusqu’en 1972, année où l’effort persévérant d’harmonisation avait conduit le pays à l’Etat unitaire. Les Bamoun, pour partir du pays Bamoun (comme on l’appelait à l’époque), pour Akombang, devaient se faire délivrer un laissez-passer parce que se déplaçant d’une province (Ouest) à l’autre (Centre-Sud).

Au moment où les premiers Bamoun arrivent à Akombang, le territoire Camerounais se limite au petit ruisseau EBE au lieu dit carrière, l’autre partie appelée à l’époque « Akenlengue » (Kyé-Ossi aujourd’hui), appartenant aux Equato-guinéens, premiers occupants. Akombang qui n’était alors qu’un petit village au fond d’une grande brousse, dépendait encore du village Akonangui. A cause du nombre de Bamoun qui allait crescendo, le Sous Préfet d’Ambam d’alors prenant pour argument que la tradition bamoun était bien différente de celle des Ntoumou et qu’à ce titre, il était difficile pour Papa Bouri, Chef d’Akonangui de l’époque, de gérer les Bamoun, avait désigné NJIAWOUO Isaac, parce que lettré, comme courroie de transmission entre Bamoun et l’Administration. Rôle que ce dernier jouera très bien à telle enseigne qu’il sera d’ailleurs désigné à l’unanimité comme Chef du village Akombang suite à un découpage administratif qui érigea cette localité en village autonome. Décédé en Novembre 1983, NJIAWOUO Isaac est remplacé par son neveu POUENFOMA Amadou. Ce dernier devenait ainsi Chef de village à l’issue des consultations d’usage et des élections organisées à cet effet par le Chef de District d’Olamze. Elections remportées avec une écrasante majorité par POUENFOMA Amadou Bamoun (65 voix), face à ZUE NKOULOU Laurent (04 voix), autochtone ntoumou. Dès lors, il assumait cette fonction avec celles de Chef de communauté, quoique de façon officieuse jusqu’en 2004, année où sa Majesté le Sultan Ibrahim MBOMBO NJOYA, Roi des Bamoun, a l’occasion de l’inauguration de la Mosquée Centrale d’Akombang, va le désigner officiellement comme son représentant.

Les Bamoun constituent une force démographique et une force économique importantes à Kyé-Ossi. Estimés à 8 000, chiffre non officiel, les Bamoun représentent près de 70% de la population de la ville de Kyé-Ossi. Pour ce qui est de toute la Commune, si on s’en tient aux statistiques faits par NDONG ALO’O Antoine, Maire de la Commune de Kyé-Ossi, les Bamoun représenteraient 35%, 45% pour les autochtones et 20% pour les autres tribus. A Kyè-Ossi les Bamoun sont commerçants, taximen, moto-taximen, bouchers, mécaniciens, tôliers, blanchisseurs, charpentiers, maçons, agriculteurs, démarcheurs, porteurs, laveurs, pousseurs, tailleurs, hôteliers, bayam-salam, etc. Ils sont bien organisés au sein des associations d’arrondissements, de villages ou de quartiers, coiffées par une association-mère des ressortissants du Noun (Centrale), qui favorisent l’entraide, le respect mutuel et la solidarité entre eux. Les présidents desdites associations ainsi que les représentants des neuf arrondissements que compte le département du Noun, désignés par leurs pairs, siègent au sein de la chefferie.

Les relations entre Bamoun, autochtones ntoumou et les autres tribus, sont dans l’ensemble bonne, bien que souvent perturbées par une certaine inimitié du reste compréhensible, parce que inhérente à toute société. Cela étant dû le plus souvent à la haine des uns pour les autres, à un malentendu ou tout simplement à cause de la jalousie. Les autochtones ntoumou qui affirment ne pas avoir de problèmes avec les anciens Bamoun de Kyé-Ossi qui les respectent, accusent cependant les Bamoun qu’ils qualifient de nouveaux, d’être trop zélés, irrespectueux et méprisants. Toutes choses qui ont permis à la chefferie bamoun de Kyé-Ossi, de mettre sur pied un code de conduite au sein de la communauté bamoun. Une fois l’autorisation de son application signée par les Sous Préfet de l’Arrondissement de Kyé-Ossi, ce code devrait à n’en point douter, mettre un terme aux dérives constatées ça et là et qui sont de nature à ternir l’image de cette communauté et qui la mettent souvent en conflit avec les autorités, les autochtones ou d’autres tribus. Ces Bamoun qu’on qualifie d’envahisseurs à Kyé-Ossi, témoins avant-gardistes de toutes les mutations opérées ici, sont les acteurs-clés du développement de cette ville frontalière pour y avoir fait beaucoup de réalisations à caractère socio-économique et culturelle.

Par ailleurs, il faut ici signaler que, depuis le jeudi 06 Septembre 2012, la communauté bamoun de Kyé-Ossi est orpheline pour avoir perdu ce jour-là son chef, POUENFOMA Amadou.


Par MBEMOUN Dayirou EPARA
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