|
|
07.09.2012
Le roi des bamoun prône le pardon, la paix et la réconciliation dans son royaume
Un seul peuple, une seule langue, un seul royaume et un seul Roi. Telle pourrait être la devise du royaume Bamoun. Cette unicité linguistiques et l’homogénéité culturelle de ce peuple sont des acquis qui pourraient être capitalisés pour asseoir véritablement la solidarité, le développement et la paix dans le Royaume Bamoun. Mais ils semble butés à un certain nombre d’obstacles : La multiplicité d’opinions et de cultes, les polémiques de toues natures, les prises de positions radicales , le refus de compromis et les tendances au fanatisme .
Cette diversité qui ailleurs, est pourtant une richesse, s’est plutôt érigée dans le noun, en un facteur d’oppositions et de désunion, c’est sans nul doute dans le souci effréné de voir son peuple parler le même langage et regarder dans la même direction, pour ainsi voir une autre page de l’histoire de ce peuple tournée, que sa majesté le sultan roi des bamoun, s’est adressé le dimanche 19 Août 2012 dernier à ses sujets en ces termes : « … si je vous ai offensé, je vous prie de me pardonner. Pour ma part, je vous pardonne et prie pour que la paix et la solidarité revivent entre nous … ».
le roi, du haut de la chaire au mont de la pitié de Foumban, à l’occasion de la grande prière de la fête de ramadan s’adressait ainsi à des fidèles visiblement émus, qui ont vu en l’imploration de ce pardon non pas un signe de faiblesse, mais la sagesse d’un homme dans la conduite des affaires du royaume. Une occasion qui a également permis au monarque, de remercier la commune de Foumban, dont l’exécutif est dirigé par l’union démocratique du Cameroun (UDC) d’Adamou Ndam Njoya, pour l’émargement fait sur la place de la prière, mais aussi pour décrier avec la dernière énergie, les phénomènes d’arnaque, de feymania, de coupeurs de routes et d’agressions diverses, véritables fléaux sociaux, qui tendent à prendre des proportions inquiétantes dans le noun.
Les soi-disant ‘’ zarguina’’ qui font le faux au nom du roi, arnaquent par biais d’internet, se passant pour des princes, n’ont qu’à bien se tenir, car les juridictions en charge des questions de cybercriminalité vont bientôt se saisir de ces dossiers. Le roi qui a placé la fête de ramadan 2012 dans le noun, sous le signe du pardon, de la réconciliation, et de la mise en garde vient donc de réaffirmer son désir de redéployer un peuple bamoun nouveau, revivifié, requinqué et dépouillé de ses mauvaises passions.
Alors ministre délégué à la présidence en charge des relations avec les assemblées, Ibrahim Mbombo Njoya, prenait ainsi les rênes du pouvoir royal en Août 1992, au lendemain du retour au multipartisme en Afrique en général et au Cameroun en particulier. La loi 90/056 du 19 décembre 1990, ayant consacré la liberté de création et d’adhésion au parti politique de son choix. Le roi avait donc trouvé un royaume sinistré où au nom de la démocratie et des libertés tout était remis en cause : les institutions républicaines, la chefferie traditionnelle, la cellule familiale …etc.
En tant que moteur du train de développement économique et social dans le royaume bamoun, le roi va dès le début de son règne restaurer le Ngoun (Les grandes assises traditionnelles et culturelles du peuple bamoun), de façon définitive, par ce que cela ouvrait une ère nouvelle de mobilisation de tout le peuple bamoun autour des idéaux de paix, de solidarité et de développement. Ces efforts semblent restés vains jusqu’à aujourd’hui puisque l’antagonisme entre partisans du roi et ceux d’Adamou Ndam Njoya, les wohabites et les tidjanites, les musulmans et les chrétiens militants du RDPC et ceux de l’UDC, restent perceptible dans le noun.
Le chef lieu du département du noun, qui a montré par le passé un visage bien plus avenant et qui attirait même des sommités ( nous nous souvenons encore de la tenue de a conférence constitutionnelle à Foumban, conduite par Ahmadou Ahidjo et John Ngu Foncha, étape majeure dans la réunification des deux Cameroun d’alors, des visites du chef d’état malgache Philibert Tsiranana, du secrétaire général de l’ONU Xavier Perez Decuellar, des présidents Ibrahim Babanguida du Nigeria et Paul Biya du Cameroun …etc), affiche aujourd’hui un piètre visage, un mal-être.
Les initiatives individuelles ou collectives sont inexistante ici, un potentiel touristique mal connu, peu organisé et manquant cruellement d’infrastructures, des sociétés qui jadis, faisaient la fierté du royaume, sont fermées. Bref, tout ce qui est entrepris dans le noun semble voué à l’échec. Le pessimisme et l’inertie s’étant emparés de la ville et de ses habitants. Le noun serait-il victime de la fatalité ? Une malédiction pèserait-elle de tout son poids sur le royaume bamoun ? La dénomination « Femben » (Foumban en français), qui signifie littéralement « ruine des Mben », donnée à la cité des arts est-elle à l’origine de la décrépitude du royaume bamoun ? De tout évidence, le constat est amère et le mal profond. Une prise de conscience s’impose donc dans le royaume bamoun, concept fondé prioritairement sur l’urgence de se tenir la main.
- Se tenir la main suppose d’abord l’invitation des bamoun à taire leurs contingences, fussent-elles politiques ou religieuses et même leurs divergences, pour s’investir d’avantage dans le développement social et économique du royaume bamoun.
- Se tenir la main c’est consolider l’union, la solidarité et prôner la tolérance, le dialogue, l’esprit de partage et d’entraide en vue de la préservation de la paix sociale dans le noun.
- Se tenir la main, c’est s’aligner derrière sa majesté le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, lui, qui a la possibilité, la capacité et même les moyens de conduire le bateau ‘’noun’’ à bon port.
Par MBEMOUN DAYIROU EPARA
|
|
|
