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07.09.2012
Conflit intertribal: Bamoun et Bamiléké s’étripent sur la rive gauche du Noun
Des affrontements interethniques ont eu lieu le 31 août dernier. Bilan : une quinzaine de blessés. Bakari Midjiyawa, gouverneur de la région de l’Ouest, est attendu dans la zone de conflit ce vendredi 7 septembre. Ibrahim Mbombo Njoya, le sultan roi des Bamoun y est également convié.
Pas de calme sur la rive gauche du Noun. Alors que c’est la période idoine pour semer du haricot. Une activité à laquelle s’adonnent les cultivateurs vivant dans cette localité du département du Noun. Reste que le vendredi 31août dernier, un groupe d’assaillants non identifiés pour l’instant, ont frappé sur les cultivateurs, en majorité des originaires de la tribu Bamiléké. Armés de machettes et de gourdins, ces agresseurs présentés comme des Bamoun à la solde d’un certain Souley, ont attaqué des femmes en plein labeur. Les hostilités ont duré 30 minutes. Pour l’instant, l’on dénombre environ 15 blessés. Ils ont été évacués au centre de santé de Momo et au district de santé de Foumbot.
Rappelons qu’il s’agit au moins de la 5e attaque dont sont victimes les communautés Bamiléké qui vivent sur la rive gauche du Noun, donc sur les terres bamoun. « Les autorités administratives du Noun veulent à tous les coups, minimiser ces affrontements à répétitions qu’elles qualifient «d’incidents isolés ». Pourtant les faits sont graves et l’on s’achemine inexorablement vers une guerre meurtrière entre Bamiléké et Bamoun si sous-préfets, préfets et autres continuent de traficoter les bulletins de renseignements comme ils le font à leur profit », commente-on du côté des communautés Bamiléké. Une frustration qui a d’ailleurs poussé ses riverains à venir se plaindre fin 2011 devant les services du gouverneur de la région de l’Ouest. Patron de cette unité administratif, à l’époque, Dieudonné Samuel Ivaha Diboua, avait prescrit des enquêtes approfondies au préfet du département du Noun. Tout comme, il avait invité les uns et les autres à vivre dans une cohabitation pacifique. Informé des hostilités survenues en fin de semaine dernière, l’actuel gouverneur de la région de l’Ouest, Bakari Midjiyawa, a regroupé son état-major pour examiner le conflit en question. Il a opté pour une descente sur le terrain ce vendredi 7 septembre 2012.
Une mission de réconciliation ?
« C’est pour écouter toutes les parties prenantes, percer l’abcès et tenter de ramener la paix sur la rive gauche du Noun, que le gouverneur de l’Ouest tient une réunion de crise ce vendredi 7 septembre à Foumbot. La traditionnelle réunion hebdomadaire de sécurité de mardi dernier au cabinet du gouverneur avait pour unique sujet: «Comment ramener la paix sur la rive gauche du Noun après ce énième affrontement?. L’annonce de cette réunion a fait trembler ceux qui profitent de ces affrontement et enchantent les communautés bamiléké qui vivent sur cette rive gauche du Noun depuis plus d’un siècle », souffle une source introduite à la région. Selon notre informateur, le patron de la région de l’Ouest tient à trancher cette question en toute impartialité. Surtout qu’une récente actualité commande l’étouffement de toute velléité d’affrontement tribal ou intertribal.
Soulignons que dans l’optique de calmer la tension et mettre en déroute « des représentants considérés comme vandales à l’instar de M. Souley », le 30 juillet 2012, le sultan roi des Bamoun Ibrahim Mbombo Njoya, a signé une décision nommant ses représentants dans les villages où vivent les communautés Bamiléké sur la rive gauche du Noun. Par contre, des proches du sultanat Bamoun à l’instar de M. Aboubakar, un dignitaire du Rassemblement démocratique du peuple camerounais(Rdpc) à Foumbot plaide pour la bonne foi du sultan. « Le sultan roi des Bamoun, n’a rien contre les Bamiléké vivant sur la rive gauche du Noun. De même, il n’est pas opposé aux chefferies qui y sont installées. Au contraire, il tient à une vie paisible de toutes les populations vivant dans le département du Noun, comme il l’a souligné lors de sa tournée au lendemain de l’élection présidentielle d’octobre 2011 », explique-t-il. Notons que sur la rive gauche du Noun, notamment dans le village Momo dans l’arrondissement de Foumbot, vivent sur la base d’un document colonial signé le 15 mars 1947, les communautés Bamiléké ci-après : Bafoussam, Baham, Bamougoum, Bandjoun, Bangou, Batoufam et Bameka. A la tête de chaque communauté, trône un chef de 3e degré qui dépend du sous-préfet de Foumbot. La décision du sultan datée du 30 juillet 2012, comme d’autres, est venue appuyer la thèse selon laquelle, «le sultan tient à contrôler la rive gauche du Noun». Lors du dernier recensement de la population, les 7 villages Bamiléké installés par les colons sur la rive gauche du Noun, totalisent 12600 âmes. Ils occupent une superficie de 212 km2.
© Guy Modeste DZUDIE
Le Messsager
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