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30.08.2012

A la prison principale de Foumban: Un condamné à mort soigne ses codétenus 

Il s’est formé et a gagné la confiance des gardiens : Amza Ndam, un condamné à mort, aide les services médicaux du pénitencier à soigner les malades.

A l’entendre parler de médecine, difficile d’imaginer qu’Amza Ndam, est un détenu. Condamné à mort pour vol aggravé et assassinat, il est pensionnaire de la prison principale de Foumban depuis 1992. Son respect de la discipline lui a valu de bénéficier d’une formation de quatre mois à l’hôpital de district de Foumban. La Giz, (coopération allemande) viendra par la suite compléter ce cursus, en le formant comme "pair éducateur" pour la détection du Sida et de la tuberculose. Grâce à cet enseignement, Amza aide l’infirmier de la prison dans l’accomplissement de ses tâches.

Un assistant efficace

Il fait des diagnostics. "On nous a montrés comment reconnaître les symptômes de plusieurs maladies comme le Sida, la tuberculose, etc. J’approche le malade pour qu’il me décrive son mal. Ensuite, je lui indique la conduite à suivre", explique l’aide-soignant.

Blessures, toux, maux de ventre…sont autant de petites infections qu’Amza soigne lui-même. Quand la maladie est grave, il dirige le patient vers l’infirmier de la prison. Et, en cas d’urgence, téléphone au personnel médical, qui lui indique la conduite à suivre. "Je dis à l’infirmier qu’il y a un cas qui me dépasse. Il m’explique ce qu’il faut faire". Amza prescrit alors au malade les médicaments à prendre et leur dose, et, si besoin, fait des injections et place des perfusions. La nuit, le condamné à mort veille parfois sur les malades.
Des livres et documents offerts par la Giz et une congrégation religieuse américaine, l’aident dans sa tâche. "Je les lis très souvent et j’applique les consignes pour ne pas faire d’erreur médicale", précise-t-il.

Amza prodigue également les premiers soins aux détenus en cas d’absence du médecin, qu’il assiste parfois dans ses consultations. Et pour mettre en valeur ce travail collectif, il emploie souvent le "nous" : "Si tu es tuberculeux nous te mettons sous traitement" ou encore "Ensemble, nous pratiquons les tests de dépistage du Vih/Sida". Ce " pair éducateur " chevronné a, par ailleurs, tenu six causeries éducatives, entre janvier et juin 2010, sur le Vih/sida, le choléra et la tuberculose.


"Les détenus sont mesquins"

Ce métier d’assistant à l’infirmerie n’est pas de tout repos. "Les détenus sont des gens mesquins. Croyant que j’ai en ma possession un paquet de médicaments, ils me prennent souvent à partie. Car ils pensent que je refuse de leur en donner", regrette Amza. En dépit de ces altercations, le condamné à mort trouve toujours la force de pardonner. "Celui qui a reçu une formation en médecine ne doit pas être rancunier. Sinon, tu vas donner un faux traitement au patient. Il en souffrira", affirme-t-il.

Sa condamnation à mort ne l’empêche pas d’avoir l’ambition d’exercer comme aide soignant dans une officine de Foumban. Ce rêve ne pourra se réaliser que s’il bénéficie d’une peine d’emprisonnement à durée limitée, qui lui permettrait de faire appliquer les règles minima des Nations Unies concernant la réinsertion des détenus à leur libération (1). Mais le pourvoi en cassation qu’il a introduit dès 2003 a échoué. Et les différentes grâces présidentielles, qui auraient permis de réduire sa peine, n’ont rien changé au statut de Amza, qui n’a pu obtenir un extrait de la décision de la Cour suprême.

Et pourtant, l’administration pénitentiaire apprécie le travail de ce condamné à mort hors du commun. "Il est la courroie de transmission entre les détenus et le personnel de la prison. Quand un cas de maladie se présente, il est le premier à le savoir. Il nous alerte et, par ricochet, saisit l’équipe médicale", souligne Zacharie Nsangou, le régisseur par intérim de la prison principale de Foumban.


Anne Matho (JADE)


(1) Ces règles minima stipulent que les prisonniers ont le droit d’exercer un travail. "Cette occupation, prescrivent les Nations-Unies, doit être, dans la mesure du possible, de nature à maintenir ou à augmenter leur capacité de gagner honnêtement leur vie après la libération».


© Anne Matho (JADE)
Le Messager


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