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02.07.2012
Test ADN : Condoleezza Rice la Camerounaise
Après Quincy Jones ou Spike Lee, l´ex-secrétaire d´État de George W. Bush, Condoleezza Rice, a fait réaliser un test génétique pour déterminer l´origine de ses ancêtres. Un phénomène de mode chez les Africains-Américains.
Pendant de longues années, elle a cru descendre des Ashantis du Ghana. Il n´en est rien. À 57 ans, Condoleezza Rice vient d´apprendre que ses lointaines origines africaines remontent à la plaine Tikar, au centre du Cameroun. À l´instar de milliers d´Africains-Américains, celle qui fut l´austère secrétaire d´État de George W. Bush de 2005 à 2009 - la deuxième femme et la première Noire à accéder à ce poste - et qui, aujourd´hui, enseigne à l´université de Stanford (Californie) et soutient le républicain Mitt Romney dans la course à la présidentielle a cédé elle aussi à la curiosité de remonter son arbre généalogique.
Native de Birmingham, dans l´Alabama, Condi n´est pas la première des Africains-Américains célèbres dont les ancêtres sont originaires du Cameroun, à en croire le verdict de l´un de ces laboratoires qui se sont spécialisés dans la lucrative recherche des origines. Le musicien et producteur Quincy Jones a découvert, lui aussi, qu´il était issu de la même ethnie des Tikars. Et la liste des « Camerounais » s´allonge d´année en année : le réalisateur Spike Lee (Malcolm X, Do the Right Thing), les acteurs Forest Whitaker (Le Dernier Roi d´Écosse) et Chris Tucker (Rush Hour)...
Ossements
Mise au point en 2003 par le biologiste africain-américain Rick Kittles, la méthode est simple et rapide : un prélèvement buccal analysé en laboratoire permet d´établir la carte d´identité génétique du demandeur. Celle-ci est ensuite comparée à une banque de données constituée grâce aux ossements d´un demi-millier d´esclaves africains morts aux États-Unis et issus de différentes ethnies du continent. Des correspondances sont ensuite recherchées, avec une marge d´erreur. Coût : entre 200 et 1 000 euros.
Grâce aux progrès scientifiques, ces hommes et femmes dont les aïeux sont arrivés en Amérique il y a plusieurs siècles au fond des cales des négriers retrouvent ainsi le berceau de leurs ancêtres. Certains entreprennent des voyages de découverte - une nouvelle forme de tourisme qui fait le bonheur des tour-opérateurs et du secteur hôtelier. Ainsi, à la fin de décembre, un groupe de 87 Américains a parcouru le Cameroun du nord au sud. Avec, au programme, une halte devant les lieux de mémoire et une immersion dans la culture africaine. Organisé par l´association ARK Jammers, cet Ancestry Reconnection Program les a notamment conduits à l´ancien port négrier de Bimbia (Sud-Ouest). Selon des historiens, entre 46 000 et 68 000 hommes et femmes d´origine camerounaise ont quitté leur terre natale pour le continent américain.
Par Georges Dougueli
Jeuneafrique.com
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