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04.06.2007
KOUTABA:UN ENFANT TUE PAR UNE GRENADE
Le jeune Amadou Nsangou a ramassé l’objet dans la broussaille.
Les élèves du Cours élémentaire première année (Ce1) à l’école publique de Koutoukouop, village situé non loin de Koutaba, pleurent encore leur camarade de classe. Il en est de même des habitants de ce bled qui portent le deuil depuis le 27 mai dernier, date à laquelle Amadou Nsangou, 9 ans, a succombé suite à l’explosion d’une grenade.
D’après des recoupements concordants, ce jour-là, Amadou Nsangou et deux de ses sœurs, Bilkissou et Ramatou, ont entrepris d’aller à la recherche du bois de chauffage. Ils n’ont pas eu de peine à se faufiler dans de multiples sentiers à Koutoukouop. Peu après avoir quitté le domicile parental, les trois jeunes découvrent une grenade. L’engin de la mort, comme on peut ainsi l’appeler, était abandonné dans la broussaille. Amadou Nsangou, ne mesure pas l’ampleur du danger. Il ramasse la grenade qu’il confond à un jouet. Il la manipule maladroitement. Sur le champ, la grenade non dégoupillée explose et le déchiquette. Ses deux sœurs s’en sortent avec des jambes affectées. Selon nos sources, l’une a été admise à l’hôpital de district de Foumban, tandis que l’autre suit un traitement à l’hôpital de district de Foumbot. Dans ces établissements hospitaliers, les médecins refusent d’en dire davantage, notamment sur le diagnostic opéré sur les patients.
Il faut sans doute préciser que, compte tenu de la situation de Koutaba comme unité d’élite, abritant le Bataillon des troupes aéroportées (Btap), de nombreuses manœuvres sont organisées dans les environs. C’est certainement l’un de ces matériels dont les restes sont supposés être ramenés à la poudrière, qui a provoqué la mort de Amadou Nsangou. Et les populations riveraines sont assez informées et sensibilisées aux risques auxquels elles sont exposées à la découverte de tout matériel suspect et sont ainsi tenues de mettre au courant les responsables militaires. Dans le cas d’espèce, les victimes, mineures, savaient-elles à quoi s’en tenir ?
Toujours est-il que ce n’est pas le premier incident ou accident qu’on enregistre dans la zone. En février 2003, des obus et des grenades non utilisés avaient été repérés à Koutoukouop. Et avaient fait l’objet d’une enquête conjointe entre des hauts responsables de la Délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn), l’Etat major particulier de la présidence de la République et la Garde présidentielle.
Michel Ferdinand
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