Poème de l´écrivain-poète Daouda Mbouobouo à l´occasion du 50 ème anniversaire de la réunification l
REUNIFICATION
Au commencement était Foumban, cette ville aux contours de socle
Le vrombissement des voitures, une certaine effervescence
Ahidjo était là, Foncha était là, Mbida aussi
Tout le Cameroun avait répondu présent.
C’était au collège des jeunes filles de Foumban, à Njinka
Très tôt ce matin là, alertée par la sentinelle
La population s’y déversait inconsciente des enjeux.
Sur fond de tam-tam, c’était un grand jour de fête.
Assurément un jour, un jour pas comme les autres
Les mamans meublaient de leurs pagnes le parcours
Leur mari aux travers des boubous scandaient leurs efforts
Les enfants ahuris par des chars s’agrippaient aux toisons
Ils allaient de près voir leur idole de la radio.
La ville s’était revêtue de ses plus beaux atours
Les commentaires fusaient ci et là
Sur fond de musique intime du Ngouon
Les griots toutes joues enflées s’en donnaient à cœur joie.
Cisaillés qu’ils étaient par un bataillon de Fantassin.
Des soldats noirs, grands forts à l’allure grave
Quadrillaient la ville des contes de mille et une nuits
Le moment était venu, la nation entière était là.
Les protagonistes s’infiltrèrent discrètement dans la salle
Et quelques heures plus tard une salve d’applaudissement
Suivi du retentissement de l’hymne national
C’était la réunification. Un nouveau Cameroun était né.