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07.09.2011
Manœuvre : Comment Tchiroma défie Ndam Njoya à Foumban
Le président du Front pour le salut national du Cameroun (Fsnc) et ministre de la Communication, est en contact avec un groupe de cadres de l’Union démocratique du Cameroun de Adamou Ndam Njoya, constitués des conseillers de la Commune de Foumban
Ils se parlent désormais comme de petits copains, mieux comme des camarades d’une même formation politique, le Fsnc. Ce sont un groupe de conseillers et autres cadres du parti Udc à Foumban et Issa Tchiroma Bakary. D’après nos sources, le dernier échange entre Tchiroma et les futurs membres de son parti remontent il y’a moins de 3 semaines. « C’est un conseiller encore en fonction à la commune de Foumban, qui a longtemps été chef de protocole de Adamou Ndam Njoya. Il parait que son numéro de téléphone se trouve dans le téléphone portable de Tchiroma, donc il le bipe à tout moment et quand Tchiroma l’appelle il sait déjà que c’est lui », raconte un témoin d’une conversation.
Le mandat confié à cet ancien homme de main de Ndam Njoya, aujourd’hui en disgrâce, est de recruter le maximum de jeunes et de faire démissionner d’autres jeunes du Rdpc. D’après nos informateurs, cette activité est déjà en branle et les rencontres se multiplient en soirée pour mettre sur pied une base solide du Fsnc ou du Rdpc version Tchiroma à Foumban, et ce en empiétant dans le domaine Udc. « Ils disent qu’il faut une 3e force politique dans le NOUN constituée des militants de l’Udc et de ceux du Rdpc. Et cela ne peut se faire qu’avec quelqu’un qui a les moyens », commente notre source. L’idée arrêtée serait de mener une bonne partie de la campagne du Rdpc pour qui roule Tchiroma pour la présidentielle du 09 octobre 2011, dans le NOUN avec ces nouveaux recrus. En outre, « ces militants Udc prêts à claquer la porte après des frustrations, disent ne pas vouloir rejoindre les rangs du Rdpc mais veulent rebondir ailleurs ». Parmi ceux-ci, on retrouve un groupe d’artistes traditionnels qui avaient été expulsés de la concession de Ndam Njoya « pour avoir sorti un album dans lequel ils chantaient les louanges du roi des Bamoun et sans demander l’avis de Ndam Njoya qui visiblement était leur producteur potentiel ». Ces artistes, autrefois acteurs clés dans le dispositif de campagne et de mobilisation de l’Udc, nourrissent des frustrations et sont interdites par Adamou Ndam Njoya, sous la pression de son épouse Tomaino Ndam Njoya, apprend t-on, de prendre part à toute manifestation politique et culturelle de l’Udc. « Ces mauvais anges » chassés du ciel, qui se disent sous cape soulagés et libérés, se sont regroupés au sein d’un groupe d’initiative commune (Gic) de promotion de dance traditionnelle, probablement avant leur entrée au Fsnc.
Tchiroma n’est pas seul
Dans cet élan de « destruction massive » de l’Udc, se positionne Garga Haman Adji le leader de l’Alliance pour la démocratie et le développement. Ce dernier a les mêmes « acteurs de facilitation » que Tchiroma. « Lui aussi a les contacts de ceux mentionnés qui traitent avec Tchiroma, mas il n’a pas la chance parce qu’il n’a pas de moyens financiers, car ces militants veulent avoir assez pour un bon décollage », suppute notre source. Pour en arriver là, le supposé porte parole de ce front des dissidents, qui l’on a évoqué plus haut, a été le chef de protocole de Adamou Ndam Njoya, a été régulièrement en contact avec ces hommes politiques qui les courtisent aujourd’hui. Lors de la présidentielle de 2004, alors que Tchiroma Bakary conduit la Coalition nationale pour la réconciliation et la reconstruction nationale (Cnrrn) qui a vu l’investiture de Ndam Njoya comme candidat unique, les deux hommes sont rentrés en contact, certainement avec une vision futuriste de leur relation embryonnaire. Aujourd’hui, d’après certains militants Udc, il est question « d’être réaliste en s’engageant où on peut avoir quelque chose car on a souffert depuis 20 ans et on ne voit pas de retombées ». On estime justement que Tchiroma, du haut de son strapontin gouvernemental, est à même de garantir un épanouissement véritable de ces militants. Du côté du Rdpc, l’on banalise cet assaut de Tchiroma dans le Noun : « Je ne suis pas sur que Tchiroma peut avoir 1000 votants à Foumban, c’est de désordre », fulmine un haut cadre Rdpc de la Section Noun Centre.
Ce vent de destruction de l’Udc qui soufflerait doit certainement repréciser son sens au cours des prochaines échéances électorales.
Azize MBOHOU
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