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18.07.2011
Pouakone Radio and Communication: Ces ondes magiques qu’on redoute
L’ouverture de cette radio qui a pour promoteur le Dr Adamou NDAM NJOYA, maire de Foumban et président national de l’Union démocratique du Cameroun, fait des vagues dans le microcosme du NOUN.
Décryptage.
Depuis une vingtaine de jours, les populations du NOUN ont une nouvelle habitude d’écoute radiophonique : alterner entre la Radio communautaire du NOUN (RCN) qui avait le monopole depuis plus de 10 ans et la nouvelle née, la Pouakone radio and communication (PRC), dont l’ouverture est enchanteresse pour la plupart des populations surtout celles s’identifient à l’idéologie de Adamou NDAM NJOYA ou tout simplement par les amoureux du développement si tant est que la radio est un instrument de développement. Mais dans la foulée, il ne s’agit pas d’une simple ouverture pour ces inconditionnels de l’UDC qui voient en cela « tout un avènement, un symbole celui de la chute du monopole, surtout la destruction de l’arsenal/blocage, érigé par certaines élites bamoun ».
De prime à bord, une radio est une structure dont la mise sur pied est régie par une loi dont le fonctionnement dépend de l’avis du ministère de la Communication. D’emblée, on peut infirmer cette thèse de blocage et jeter d’abord un coup d’œil sur le dossier technique de la PRC, en passant bien sur par les grilles du ministère de la Communication. Et les griefs, restés inchangés même après l’ouverture, étaient sur la dénomination même de la radio jugée complexe et mal formulée, l’identification du promoteur, la radio étant auparavant présentée comme un bien d’une association et le non respect de la procédure de création d’une radio. Et prématurément, (lorsqu’on connait le régime de fonctionnement des organes audiovisuels au Cameroun) d’aucuns parleront de licence d’exploitation.
Plusieurs démarches seront d’ailleurs entreprises par les responsables de l’association les femmes Pouakone, qu’on présente comme porteur du projet, aux fins d’informer les pouvoirs publics. L’honorable Tomaino NDAM NJOYA est la tête de file d’une délégation qui rencontre Inoni EPHRAIM en 2009, alors Premier ministre pour lui poser le problème. Adamou NDAM NJOYA saisira par écrit le Chef de l’Etat pour lui faire part de cette situation et de l’état de délabrement du matériel. Le dossier introduit sous Pierre MOUKOKO MBONJO, ministre de la Communication de l’époque (mais les sources proches de NDAM NJOYA parlent de l’époque du ministre Jacques FAME NDONGO), ne connaitra pas de grande avancée. Il faudra attendre Issa TCHIROMA BAKARY, dont les services compétents disent n’avoir émis aucun avis favorable sur le dossier, pour enfin voir cette radio (ré) ouvrir ses ondes.
Mais au-delà de ces tracasseries politico-administratives, il y’a que l’ouverture de la PRC ne plait pas à tous. Raison évoquée, c’est un outil qui va faire prospérer le mensonge, souvent utilisé comme arme politique par une certaine opposition et particulièrement par l’UDC dans le NOUN. Soit. Mais comment peut-on décider de la mort d’un support comme celui là sans au moins lui accorder un sursis ? Loin de nous la prétention de défendre ou de pourfendre les avis et positions ma foi contradictoires et divergentes des uns et des autres, nous voulons simplement dénoncer cette attitude déconfite qui veut que la puissance des uns soit plutôt à écraser les autres, à annihiler les efforts et initiatives des autres, sans pour autant en apporter le semblant ou faire valoir leur hégémonie à multiplier par 10 ce que l’autre aura fait à l’unité. Adamou NDAM NJOYA n’aura fait aucun mal à créer une radio, car le NOUN soufre d’un déficit criard d’information et de communication. Seulement, si ses partisans confondent le rôle d’information, de divertissement, d’éducation, et même de dénonciation que doit jouer cette radio au simple relais des discours tendancieux et injurieux, on aura fait entorse à la loi et commis un préjudice grave aux bonnes mœurs. Autrement dit, la déontologie serait sapée et les sanctions graves. La PRC, sauf à devenir la radio Mille Colline du RWANDA, a une mission délicate et lourde de formation et d’information de la masse dans sa diversité, sa particularité, ses exigences et en tenant compte des tendances politiques.
En plus de 10 années de fonctionnement, la RCN, dont le moteur de la création est le roi des Bamoun grâce à sa relation fructueuse avec Claude ONDOBO, vice président de l’UNESCO, n’a jamais attisé la haine entre les Bamoun au moins d’occasionner des tueries. En revanche, les reproches formulés par certains ont souvent eu trait au traitement de l’information et à la qualité d’occupation et d’animation d’antenne et parfois à servir de tribune au roi et au RDPC. Mais on ne peut pas dire que les auditeurs de la RCN, objet de fierté dans les coins les plus profonds du NOUN ne sont que les partisans du roi. D’ailleurs, ce serait défaillant si une radio ne sert qu’une partie de la population. Et donc, on ne devrait pas pensé que la PRC n’est là que pour servir les militants de l’UDC. Tous les Bamoun doivent se retrouver dans ce projet louable. Sinon, quelle honte que de savoir que tout un peuple freine de quatre fers son développement, alors qu’à 72Km de Foumban, à Bafoussam, une demi-douzaine de radios émettent sans problème.
A quoi servirait donc de tuer la poule dans l’œuf et de clamer sa puissance ? N’est-il pas souhaitable que ceux qui ne veulent pas de cette radio se mobilisent pour en créer encore d’autres, s’ils ne peuvent pas apporter un soutien subséquent et substantiel à la RCN, orphelin aux parents pauvres qui se meurt ? Quelle maladresse pouvons nous avoir à toujours penser que toutes nos actions dans le NOUN sont dualistes, le roi d’une part et NDAM NJOYA d’autre part. L’UDC ici et le RDPC de l’autre côté ? N’est-il pas temps qu’on taise nos divergences pour bâtir notre terroir ? Au moment où le Cameroun s’apprête à commémorer le cinquantenaire de la Réunification, et que les lobbies anglophones nous ravissent la vedette, qu’avons-nous fait pour que les traits de l’histoire soient suivis, que Foumban bénéficie de la reconnaissance de la Nation pour son rôle joué ? Le serpent à tête, (autrefois), symbole de puissance, serait-il entrain de se mordre?
Azize MBOHOU
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