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28.06.2011
Célébration de la 39ème édition de la Journée Mondiale de l’Environnement à Foumban
Dans le cadre de la célébration de la 39ème édition de la Journée Mondiale de l’Environnement (JME), le dimanche 5 juin 2011, le Centre d’études et de recherche appliqué sur la tradi-thérapie et la protection de l’environnement (CERATPRE) a organisé un séminaire atelier sur le thème : Femme et amélioration du cadre de vie, avec pour axe de réflexion : L’aménagement des latrines dans le département du Noun. Une des salles du Foyer des jeunes de Foumban a abrité les dites assises qui ont démarré à 15 heures 30 mn et se sont achevées à 18 heures.
Présidé par Mr KAMDEM Raymond, délégué départemental de l’Environnement et de la protection de la nature du Noun, ce séminaire a vu la participation des maires de Foumban et de Koutaba, des médecins des hôpitaux de Njissé et de l’hôpital de district de Foumban, ainsi que celle des représentantes des fédérations d’associations des femmes, des responsables des confessions religieuses et des membres des organisations de la société civile.
Après la phase protocolaire marquée par la lecture du récépissé d’autorisation de la manifestation, les participants ont chanté l’hymne national du Cameroun. Ensuite Mr YANEYA Josué, coordonnateur du CERATPRE a souhaité la bienvenue aux uns et autres, et laissé la parole au Délégué de l’environnement et de la protection de la nature pour le discours d’ouverture.
Les exposés et les débats
Deux exposés vont permettre aux participants de prendre connaissance de la pertinence du sujet ; il s’agit de celui de Mr POCHANGOU Pierre, consultant, qui porte sur la restitution de l’étude réalisée par le CERATPRE, relative à l’aménagement et à l’entretien des latrines dans le Noun. Le second exposé est celui de Mme NGO TJEEGA Victorine, infirmière spécialisée à l’hôpital de District de Foumban sur le thème, les maladies transmissibles dans les latrines mal entretenues.
Au cours des échanges qui ont suivi ces exposés, les participants ont évoqués les problèmes et appréciations ci-dessous :
La mauvaise image que les populations ont des latrines, qui sont la dernière pièce à aménager et à entretenir dans une concession. De manière générale en effet, lorsqu’un individu réalise la construction de sa maison d’habitation, l’espace réservé aux latrines ne respecte pas les normes d’urbanisme et d’architecture. La fosse sceptique est souvent inexistante, et quand elle existe, sa profondeur et son accessibilité pour les cas d’épuration ne sont pas conformes.
Les participants pensent que la latrine ou le WC est une pièce qui mérite plus d’attention, tant dans sa conception que dans son entretien. Elle est le lieu où les règles d’hygiène doivent être les plus respectées. A cet effet, la femme qui joue un rôle central dans l’entretien du foyer doit être impliquées, tant au moment de la conception qu’au moment de son utilisation quotidienne. Les femmes méritent par conséquent d’être informées, puis formées aux techniques d’utilisation des produits hygiéniques adaptés aux latrines.
Les latrines mal entretenues, dans les domiciles, constituent des nids pour les maladies transmissibles, et dans ce cadre, la femme est la plus exposée, du fait de la constitution de son organe génital.
La voie urinaire est celle par laquelle la transmission des maladies se fiat dans les latrines. Les femmes ne sont pas protégées, lorsque ces latrines sont mal entretenues. Lorsque la maladie est transmise, le couple est en danger car souvent la femme elle-même ignore l’origine de la maladie et est soupçonnée d’infidélité. Certains exemples de couples ayant fini par divorcer par ignorance, ont été cités. Le danger est pour ainsi dire permanent, car au-delà de la femme, il y a la jeune fille qui est tout aussi exposée à ces risques de maladie.
Les latrines publiques dans les marchés, les écoles, les hôpitaux, les bars, restaurants et hôtels, les lieux de culte, doivent aussi bénéficier d’un entretien spécifique. Les différents responsables doivent être sensibilisés à cet effet.
Les marchés de nos villes ne sont pas équipés en latrines à usage publique. Quand il en existe, elles sont d’accès difficile, peu ou mal entretenues. Les services d’hygiène et les services du délégué départemental de l’environnement et de la protection de la nature, sont interpellés à cet effet.
Ils ont répondu en évoquant leurs actions sur le terrain. Celles-ci dans une première phase, sont axées sur la sensibilisation des contrevenants. Une série de descentes sur le terrain sont organisées dans ce cadre. La seconde phase se voudra plus répressive, avec des amendes et des sanctions.
Dans les chapelles et temples, il n’existe souvent pas de toilettes publiques, à l’intention des chrétiens. Ils sont obligés de se débrouiller dans les talus environnants ou dans la seule toilette du Responsable de la paroisse. Dans les mosquées, les toilettes existent, mais leur entretien et l’utilisation qu’ils font en commun des récipients d’eau laissent à désirer. Les dits responsables devront être sensibilisés pour éveiller les consciences sur les risques encourus par ces pratiques.
Il n’existe pas d’entreprise spécialisée dans la vidange des fosses sceptiques dans le département du Noun. Bien plus, l’approvisionnement en eau potable dans le réseau de la Camerounaise des eaux CDED, est limité à quelques abonnés. Les services d’hygiène et ceux de la délégation départementale de l’environnement ont pour mission de veiller à l’application de la loi en la matière. Selon certaines informations concordantes, certaines entreprises domiciliées à Bafoussam utilisent un site à proximité du Noun, pour décharger les déchets. Ceci endommage l’environnement, car les mauvaises odeurs affectent les populations des villages du Noun.
Les techniques d construction des latrines dans les zones rurales ont été aussi évoquées. Il s’agit d’appliquer les règles suivantes : Le site de construction de la latrine doit être situé à environ 15 m de la maison d’habitation, l’entrée tournée à l’opposé de la dite habitation. La fosse doit être profonde d’environ 10 m et la butte doit être relevée autour du trou qui lui est établi sur une circonférence d’un mètre. Le sol doit être recouvert et le trou doit avoir un couvercle pour les mauvaises odeurs. Sur le plan de l’entretien, il faut éviter de jeter les matières non dissolvantes, et y verser régulièrement de la cendre pour favoriser l’équilibre biologique de la latrine. Toutes ces informations doivent être mises à la disposition des communautés.
Résolutions
Au chapitre des résolutions, nous relevons d’abord les remerciements et les félicitations des participants, adressées au CERATPRE pour l’organisation de ce séminaire. D’aucuns ont relevé le fait que la salle retenue pour la tenue de cette assise était peu confortable, car il s’agit d’une salle de classe, avec des tables bancs exigües, de plus en bordure de route, et les bruits de la circulation perturbaient quelque peu la sérénité des participants. Ensuite l’heure programmée pour le début des travaux n’a pas été respectée.
Les responsables du CERATPRE en réponse à ces observations a d’abord remercié les uns et les autres pour leurs encouragements et leurs félicitations, pour cette initiative. Ils ont ensuite exprimé les contraintes financières qui les ont empêchés de réaliser ce séminaire dans un cadre plus convivial.
Résolution 1
Le CERATPRE est invité à préparer le rapport des présentes assises et à le transmettre aux administrations ayant pris part au séminaire, ainsi qu’aux responsables des associations de la société civile
Résolution 2
Le CERATPRE est invité à renforcer la collaboration avec la délégation départementale de l’environnement et de la protection de la nature, pour la préparation des prochaines journées mondiales, de l’Alimentation, de la lutte contre la désertification, etc.
Résolution 3
Le CERATPRE est invité à développer des actions de communication et de sensibilisation sur le thème de l’entretien et de l’aménagement des latrines, tant privées que publiques. A cet effet, il va identifier les actions et mettre sur pied un chronogramme de réalisation.
Résolution 4
Le CERATPRE doit mobiliser les Femmes dans tout le département du Noun, pour leur information et leur formation dans l’entretien des latrines, à travers des séminaires, des rencontres ou des forums.
Résolution 5
La commune de Koutaba invite CERATPRE à organiser un séminaire dans sa localité, dans les meilleurs délais.
Résolution 6
Le CERATPRE est invité à organiser des actions de plaidoyer pour lutter contre la création les décharges anarchiques dans la région de l’ouest.
Résolution 7
Le CERATPRE est invité à développer la réflexion sur les techniques de transformation des déchets en énergies renouvelables, et à sensibiliser les populations sur ces technologies nouvelles.
Fait à Foumban le 5 juin 2011
Le Secrétaire de séance
Pierre POCHANGOU
Le Coordonateur du CERATPRE YANEYA Josué
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