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13.09.2006
Insécurité : Deux militaires coupeurs de route !
Ils s’appellent Jonas Namiyo, matricule T95 / 04950, Caporal chef en service au 42ème BIM et en voie de porter le grade de sergent et Bekakyang Pierre, ancien militaire, révoqué de l’armée il y a belle lurette, à cause de ses exactions qui avaient vite fait d’éveiller des soupçons au niveau de sa hiérarchie. Ces deux militaires, bien connus à Garoua par les populations comme étant deux inséparables larrons et bons complices, sont tombés dans les filets de la police le 07 Juillet dernier. Ce jour là, ils prennent une moto-taxi en location pour leurs courses, bien que le Caporal chef était supposé être de faction au domicile du Général commandant le 3ème Régiment Inter Armées. Une désertion.
En réalité, connaissant au bout des doigts les dates des différents marchés de la région, ils se rendent ce jour-là à Badjouma, jour du grand marché de bétail dans ce secteur. Nos bidasses se débarrassent de leur tenue, se déguisent en véritables « coupeurs de route » et passent à l’action : arnaque et racket des commerçants de bœufs ; ils s’emparent de leurs recettes journalières, ceci entre le village Langui (Camp des réfugiés) et Pitoa. Alors qu’ils s’apprêtaient à délester de leurs biens, d’autres commerçants qui rebroussaient chemin sur Garoua, à bord d’un véhicule Hiace de couleur blanche, voici que quatre occupants du véhicule, s’étant rendus compte que ces coupeurs de route ne possédaient pas d’armes puissantes pour les intimider, décident d’engager une riposte à l’aide de bâtons et couteaux. Pris de panique, les faux brigands enfourchent leur moto et prennent la poudre d’escampette prenant soin de récupérer leurs tenues enfouies dans la broussaille. Chemin faisant, la moto tombe en panne sèche à Bounguéré. C’est à ce niveau qu’ils seront rattrapés par leurs poursuivants, puisque l’un des occupants de la Hiace tantôt « braquée », à l’aide de son portable, joindra la Brigade de gendarmerie de Pitoa à travers son commandant. Ce dernier à l’immédiat, dépêchera des éléments sur les lieux. Les deux militaires malfrats sont donc maîtrisés mais, Bekakyang réussi à s’enfuir, non sans savoir que son domicile sis au quartier Roumdé Adjia est connu de tous. Cueillis comme des saucissons, ils passent aux aveux complets.
Curieuses découvertes
Les premières déclarations des témoins, qui sont les occupants du dernier véhicule braqué entre Langui et Pitoa, attestent que, pour dissuader leurs poursuivants parvenus à leur niveau, ils auraient tiré deux coups de feu en l’air. Du côté de la Légion de gendarmerie du Nord, il nous est revenu que sur l’ex-militaire Bekakyang Pierre, les gendarmes chargés de l’enquête auraient trouvé une carte d’identité professionnelle n° 643 /85/Mindef 102422, appartenant à un certain Paloumi Gabriel, sous-officier à la marine nationale camerounaise dans les poches de Bekakyang Pierre ; et qu’en fouillant le caporal chef, ils auraient trouvé sur lui, deux chargeurs contenant 30 cartouches d’arme à feu. Pour tout dire, des enquêtes ont été ouvertes par les éléments de la Brigade territoriale de Garoua sur ces deux grands bandits en tenue, surtout sur celui encore en service à la 42ème BIM.
En attendant d’être fixé sur leur sort, le caporal chef Jonas Naniyo, et l’ancien militaire Bekakyang Pierre ont été déférés à la prison centrale de Garoua, un secteur qu’ils connaissent très bien car, en fait de récidivistes, il nous est revenu qu’ils ne sont pas à leur premier essai.
Jean-Emile Fombasso
journaldikalo.net
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