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10.11.2010

Rencontre avec Nô Manouère Mfouapon Ismaëla,le père fondateur du Comice Agropastoral 

Le comice agropastoral du Cameroun : Un grand événement du monde agricole rural en péril ? « Au moment où les derniers pays qui ont eu leur autonomie en 1960 célèbrent leur cinquantenaire de l’indépendance, les festivités qui entourent cet événement font l’objet de controverse au sein des populations africaines. Les avis sont partagés quand il faut répondre à la question de savoir si les pays africains ont oui ou non raison de s’en réjouir. Nous avons eu l’idée de faire intervenir dans ce débat un patriarche Camerounais. Il s’agit de Nô Manouère Mfouapon Ismaëla, le Père Fondateur du Comice Agropastoral au Cameroun, un solide octogénaire qui a longtemps travaillé dans l’administration coloniale et l’administration camerounaise. Loin de s’arrêter à la seule à la question posée, le sage a développé en quelques points une philosophie qui nous fait paraître ridicules de lui poser une telle question. Agriculteur depuis son jeune âge jusqu’à ce jour, le patriarche il s’insurge contre une vision floue de notre destinée qui nous a poussé a ignoré la véritable richesse de notre sol qui est à portée de notre mains pour essayer de bâtir l’avenir de notre pays sur ceux du sous-sol et de la sous-mer dont seuls les acheteurs contrôlent et fixent les prix. »

Selon vous, notre destinée aurait-elle été négativement influencée par l’abandon de l’agriculture ?

On ne peut pas parler d’un abandon, puisque des hommes comme nous vivent encore et ne s’essouffleront pas d’instruire les jeunes générations de la valeur de cet acquis que représente l’agriculture pour un pays doté d’un sol aussi fertile que celui du Cameroun.

Si vous refusez l’emploi du mot abandon, comment pouvez-vous donc expliquer notre implication dans ce que vous appelez « l’ignorance de notre véritable richesse » ?

Je vais vous développer mon idée, mais avant, permettez-moi de vous dire quelques mots à propos du sujet qui vous conduits à moi. Sans pour autant vouloir exprimer un quelconque sentiment personnel ou une prise de position sur le débat à propos de la célébration du cinquantenaire de notre indépendance, je vais pourtant relever philosophiquement quelques incohérences dans la perception de cet événement controversé.
1 - Ceux qui ont célébré de façon festive notre indépendance devraient avoir honte de se retrouver quelques mois plus tard au siège des Nations-Unies pour l’implorer l’aide au développement à ceux qu’ils ont chassé de leurs terres.
2 - Prenant le cas du Cameroun. Avant les indépendances, quand notre sous-sol n’avait pas encore dévoilé ses énormes richesses, les colons installés dans notre pays exploitaient notre sol et en étaient satisfaits.
3 - Enfin, l’agriculteur que je suis et que j’ai toujours été ne pourra à jamais que déplorer le total abandon du seul héritage positif que nous ont laissé les colons.

Ne venez-vous pas de donnez la quelques arguments qui nous laisseraient penser que vous prenez position pour ceux qui sont contre la célébration festive de notre cinquantenaire ?

C’est bien ce qu’on pourrait penser si je m’arrêtais là.

Parce qu’il y a un quatrième point ?

Le plus important d’ailleurs qui est celui-ci : Quand la célébration de cinquante années d’indépendance est perçue comme la fin d’une période d’hésitation et des improvisations, elle peut bien se fêter. Dans ce cas, l’indépendance plus pour nous un horizon qu’une mémoire.

Nous avons l’impression que vous réfutez le caractère politique de l’événement.

C’est plutôt vous qui avez tendance à donner un caractère politique à tout événement. Je suis un citoyen de ce pays. Je suis heureux et jouis d’une bonne santé et d’une appréciable longévité, né en 1904 ; ce que je souhaite à tous mes compatriotes.

A quoi devez-vous tout cela ?

Il y a deux raisons : la première c’est l’amour du Tout-puissant. L’autre est le résultat d’un choix, celui de la profession d’agriculture qui reste l’un des meilleurs métiers du monde.

Puisque l’agriculture semble être pour vous la clé du développement, nous allons en parler. Racontez-nous comment vous vous êtes retrouvé dans l’agriculture.

L’histoire remonte depuis l’année 1928 quand Foumban accueillit son premier ingénieur agronome européen en la personne de Monsieur Coast. Pour commencer ses activités, il recruta de jeunes Camerounais qui avaient été à l’école pour leur donner une formation aux pratiques agricoles. Je venais de terminer mes études primaires et fus ainsi recruté dans le tas. Au regard de mon aptitude, ma motivation et surtout ma ponctualité au travail à la pépinière de café, de cacao, de manguier…etc. à Ngounchi (Foumban), Monsieur Coast me désigna Chef d’équipe.

Comment se passait votre formation ?

Monsieur Coast commençait par nous former à la collecte et à la sélection des jeunes plants présents et traditionnellement domestiqués dans la région Bamoun. C’était le premier volet de notre formation.
Le second volet était axé sur l’initiation à l’étude pédologique des sols qui devait nous permettre de savoir quel sol pouvait être favorable à quel type de plante. Ensuite, il nous initiait à la connaissance des différentes couches de strates. Il nous apprit et démontra que toute terre est bonne pour à l’agriculture et que tout dépend de type de plante qu’on veut y faire pousser puisque le sol joue le rôle du soutien et qu’il ne suffit que d’avoir de l’eau et de la lumière pour faire pousser une plante. Suite à cette formation locale, je devins l’un des premiers techniciens d’agriculture de mon pays formé au Cameroun..

Racontez-nous Comment vous êtes devenu un technicien d’agriculture diplômé ?

Quand Monsieur Coast vit que nous avions assimilé les techniques de la production qu’il nous enseignait pendant notre de formation à Foumban, il envoya les huit meilleurs quelques uns d’entre nous se présenter à l’examen pratique de passage au grade de technicien d’agriculture. Malheureusement, je fus le seul qui admit et revins à Foumban avec mon diplôme et mon titre de technicien d’agriculture. Il en déduisit que parce que j’aimais ce travail, j’avais bien suivi ma formation

Quel fut le premier poste administratif que vous occupâtes à vote retour en qualité de technicien diplômé d’agriculture, et en quoi consistait votre travail ?aviez occupé après votre formation ?

J’eus la charge du fonctionnement de l’usine de dépulpage du café à Ngounchi (Foumban). Parce que je connaissais bien les différentes couches sociales des villages de la région bamoun, Monsieur Coast m’envoya Koumelap (Foumban) en me nommant Chef de poste agricole. Dès ma prise de fonction dans cette localité, je m’attelai à la mobilisation des populations pour les amener à s’intéresser à l’agriculture. La première difficulté que je rencontrai fut que l’examen du sol de la localité, releva une importante présence des termites, les pires ennemis des plantes. Je fis un rapport que j’envoyai à la hiérarchie en y joignant une demande d’autorisation de déplacer les planteurs de ce mauvais site pour occuper les bas fonds. Elle me fut accordée. Et, comme l’espace était réduit, je conseillai à d’autres paysans d’aller s’installer à Baïgon (Foumbot) où les conditions étaient favorables pour l’agriculture.
Six mois plus tard, au cours de la même année, je fus affecté à Baïgon, j’eus la charge de l’usine de dépulpage, et celle de la création des pépinières de café. Je créai même un jardin de potager qui devait ravitailler les nombreux fonctionnaires résidant dans la ville de Foumbot. Pour encourager mon initiative, la Société Chanas Privat mit un moyen de transport à ma disposition pour la distribution de produit maraicher. Pour mon dynamisme, je reçus des nombreuses félicitations : celles du chef de région, et des personnalités telles : les Docteurs Grassa et Barbeth, et Monsieur Laquintinie, de Galliaysi…
Après neuf ans à succès de dur labeur à mon poste, je fus affecté en 1940 à Maroua avec la charge de Jaringolle. Je plantai des manguiers et des goyaviers dans la ville de Maroua, une région désertique. Je fis également planter des arbres pour permettre d’obtenir de l’ombrage et ralentir la force des vents violents très fréquents. Feu Docteur Hamadou Seidou qui fut plus tard Directeur des services vétérinaires au MINEPIA, fut mon principal collaborateur. C’est ensemble que nous lançâmes l’agriculture à Maroua. En 1943, lors de la visite de Monsieur le Haut Commissaire de la France d’Outre Mer, je reçus des félicitations et une première distinction : Je fus décoré par Monsieur Masotier.

Tous les grands manguiers actuellement dans la ville de Maroua sont mes œuvres.

Quand donc revîntes-vous dans la région de l’ouest du Cameroun ?

En 1944, je fus envoyé à Bafoussam en remplacement de Monsieur Kouemo Justin, chef de poste agricole. J’entrepris une tournée dans la subdivision : Baleng, Bamegoum, Bayangam, Batoufam…etc., et lançai de nombreuses plantations de café, des champs de cultures vivrières et des palmeraies.
En 1949, je fus Foumbot pour remplacer feu Ebokolo Félix. Dès ma prise de fonction, je créai les pépinières de café Arabica dans tous les villages de Foumbot (Maladen, Massagam, Magna, Massouen…) et des plantations de culture du manioc. Je me battis et obtint la gratuité de la distribution des jeunes plants de café Arabica et Robusta. J’initiai une véritable révolution agricole en distribuant les parcelles aux paysans nécessiteux et en les encourageants de s’intéresser à l’agriculture. Je construisis les routes pour faciliter la circulation des produits dans ces villages, comme celle qui va de Foumbot à Bafia en passant par Maladen et Magna.
Au départ en congé du Chef de poste agricole, le français Monsieur Kampana, Je fus chargé d’aller le remplacer à Malantouen. Après cinq mois d’activités, je reçus la commission chargée de l’inspection administrative venue apprécier mon travail. Elle était composée pour les personnalités les plus importantes de M. André, M. Lagarde, M. Bosso et Mr Courré, ce dernier, Ingénieur d’agriculture, venait d’arriver au Cameroun, Je reçus les félicitations de toute l’équipe. On me présenta à Monsieur Courré qui, selon ce qui j’appris, venait au Cameroun dans le but de créer le Secteur de Modernisation des Cultures d’Altitude. Allait résider dans la ville de Dschang.
Je fus nommé Chef du Poste de Modernisation des Cultures d’Altitude de Baham III (Kouoptamo) dans l’arrondissement de Foumbot. M. Courré mit à ma disposition une Land Rover, un camion T23, deux tracteurs, un Bulldozer. Ces matériels me permirent d’inviter les Camerounais volontaires de la région à s’installer dans la zone. Je leur distribuai des parcelles agricoles. Chaque paysan reçut un hectare pour faire la culture de café et un hectare pour faire la culture vivrière (maïs, haricot, macabo, plantain, manioc…), Je fis construire le poste agricole de Baham III, des magasin de stockage et la résidence du Chef de poste que j’habitais d’être être en contact permanant avec les paysans et leurs champs.

Quand et comment vous vint l’idée d’initier le Comice agro-pastoral devenu aujourd’hui un événement national du monde agricole ?

Avant de répondre à votre question, laissez-moi vous remercier de la manière dont vous avez conduit votre interview en me permettant de parler de mon modeste cursus et mon immense parcours professionnel avant de m’introduite comme l’initiateur du Comice agro-pastoral.
Comment est né le comice ? Je me rappelle bien, c’était un dimanche du mois d’août 1961, aux environs de 18 heures. Une trentaine de planteurs de Baham III (Kouoptamo), exprimèrent leur mécontentement concernant la surproduction agricole dont ils s’encombraient et ne savaient qu’en faire. Ils m’accusaient d’en être le promoteur. Ils n’arrivaient pas à écouler leurs produits agricoles en surabondance sur le marché. Ils se firent même agressifs en me demandant ironiquement de leur indiquer une porcherie où ils pourraient déverser tous ces produits avec un ton menaçant. Selon eux, j’étais seul responsable de leurs malheurs et de leurs temps perdus. A cause moi, bon nombre avait quitté la ville pour venir s’installer à Baham III (Kouoptamo).

Le terroir : Vous vous trouviez face à un vrai dilemme ?

Vous ne croyez pas si bien dire. Pourtant, quand bien même je fus touché et sensibles à leurs plaintes, je ne leur donnai pas la moindre réponse à l’immédiat. Je réussi à garder mon calme. Après une dizaine de minutes, je les priai de rentrer chez eux, et de me laisser réfléchir et de revenir me voir une semaine plus tard. Après des nuits blanches de réflexion, me vint l’idée d’organiser un marché spécial de vente. Un matin, je me rendis très tôt à Foumban et réussis à rencontrer le Préfet. Je lui demandai l’autorisation d’organiser mon marché spécial. Il m’envoya Le préfet m’envoya à Bafoussam voir son supérieur l’Inspecteur fédéral, pour lui expliquer clairement mon idée. A l’époque, c’était M. Jean-Marcel Menguemé. Je pris le soin, en partant, d’amener les bons échantillons de notre bonne récolte (pomme de terre, Igname, Manioc…) que je lui présentai. Après m’avoir écouté avec un grand intérêt, il me recommanda aux Préfets des départements du Ndé, du Haut-kam, des Bamboutos, de la Ménoua et de la Mifi. Partout où j’arrivai, mon idée était bien accueillie.
Nous arrêtâmes le mercredi pour le jour où devait se tenir ce marché spécial. Il ne nous restait qu’à nous entendre sur la date de lancement. En attendant j’engageai une vaste campagne de sensibilisation auprès des Camerounais et des expatriés, les invitant à venir à ce grand marché spécial de Baham III (Kouoptamo).
Je pris le soin de rencontrer le Directeur de la station zootechnique de Kounden (Kouoptamo), le Dr Lecorveller de nationalité française et le priai pour qu’il se joigne à mes paysans et apportent ce jour sur le marché ses meilleurs produits d’élevage (œufs, poulets, porcs, mouton…). A cette époque, l’ancien ministre le Dr Maïkano Abdoulaye était en stagiaire à la station zootechnique de Kounden (Kouoptamo), C’est d’ailleurs lui qui fut en charge de leur stand

Le plus difficile ne fut-il pas de convaincre les paysans à participer à ce projet ?

Absolument pas. Pendant mon périple j’avais réfléchi sur la stratégie à adopter pour les motiver. Je m’étais dit qu’il ne fallait pas perdre du temps. Dès mon retour je fis venir tous les planteurs pour entendre ma réponse au problème qu’ils m’avaient posé. Ils m’écoutèrent attentivement. Nous étions un jeudi. Je leur annonçai à la même occasion que le premier marché spécial d’exposition se tiendrait le mercredi de la semaine suivante et qu’il était urgent que nous nous mettions au travail parce que le temps est court.

Quelle fut leur réaction ?

Ils furent contents. Malgré le scepticisme de certains d’entre eux, les travaux de construction ne durèrent que trois jours. Je donnai des instructions afin que chacun d’eux sélectionnât les meilleur produits qu’il devait exposera dans son stand ce jour du marché d’exposition que j’en voulais faire un marché d’exposition-vente.

Quels furent les invités ?

Parmi mes invités, il eut des invités d’honneur dont la présence devait rehausser le prestige de cette fête des planteurs, je peux citer : M. Njoya Arouna, Ministre d’Etat et ancien Vice Président de l’Assemblée Nationale, Madame Tsanga Delphine, ancien Ministre des Affaires Sociales et M. Mengumé Jean-Marcel, l’Inspecteur fédéral, M. Njimoluh Seidou, Sultan-roi des Bamoun, et tous les Préfets et Sous-préfets de l’Ouest-Cameroun. Il y avait des nombreux expatriés. Bien entendu les plus nombreux furent les camerounais de toutes les couches sociales et de toutes les régions
Ce mercredi matin avant 8 heures du matin lorsque les invités commencèrent à arriver la cour du poste agricole de Baham III(Kouoptamo) était déjà bien remplie de monde.
Les stands étaient bien parés, les produits bien calibrés et rangés par espèce animale.
Un jury chargé de désigner les meilleurs produits et présidé Monsieur Jonas Njankouo, à l’époque président du tribunal de Foumban, avait été constitué. Avant l’ouverture, le jury fit le tour des stands pour s’assurer que tout était correct. Tout était parfait.

Devant tout ce parterre de personnalités vous, l’initiateur du projet, n’eûtes pas peur d’être étouffé ?

Absolument pas. C’était une autre époque ; celle où les hommes laissaient à César ce qui lui appartient. Malgré tout l’honneur ne revint de prononcer le discours d’ouverture. N’ayant rien préparé d’avance, mon intervention se limita au remerciement adressé aux différents invités d’avoir répondu massivement à l’appel du monde agricole dont le souci était de montrer à la nation entière la bonne qualité des produits agricoles. J’omis expressément de révéler le véritable but qui était la recherche d’une facilité d’écoulement de nos produits. Très subtilement, je le noyai dans nos objectifs qui étaient ceux d’encourager nos paysans à produire d’avantage. La réussite fut plutôt surprenante : heure après l’ouverture du marché, tout fut vendu. Les invités dévalisèrent les stands. Mes planteurs se remplirent les poches, d’autres ayant même triplé les prix des produits.

D’où nous vient alors le terme Comice Agropastoral ?

Nô Manouère : Après mon discours d’ouverture, j’allai reprendre ma place à la tribune où je reçus les félicitations de toutes les personnalités. J’étais assis à côté de l’Inspecteur fédéral. Qui bavardait avec à un expatrié. Le l’ai entendu prononcer le terme Mini comice. Je le retins sans pour autant en savoir l’explication.
A la fin du marché vers 15h, après que certains invités furent partis, j’organisai une réunion d’évaluation avec les autorités administratives. Au cours de cette réunion, je réitérai mes remerciements aux uns et aux autres et émis le vœu que fut organisé assez régulièrement agricole à Baham III (Kouoptamo, surtout après chaque récolte, ce « mini comice ». Tout le monde se leva pour applaudir cette idée en signe approbation.
Je saisis cette opportunité pour présenter aux autorités administratives présentes quelques-unes des doléances de mes planteurs. Séance tenante, j’en eus des réponses favorables.
Depuis le premier marché spécial qui donna cette impulsion, nous eûmes le privilège d’en organiser successivement cinq autres à Kouoptamo (Foumbot). La palme d’or revenait toujours à mes planteurs.

Comment ce mini Comice, devin-il un événement agricole National?

Ce nom est la part de travail des intellectuels. Un rapport sur mon mini comice fut présenté au président de la République Ahmadou Ahidjo Mr Andzé Tchoungui, nouvellement nommé Inspecteur Fédéral, en remplacement de M. Jean-Marcel Menguemé .La réaction ne se fit pas attendre. Le Chef de l’Etat me fit parvenir une lettre de félicitation du président Ahidjo. Il prit aussi un acte instituant l’organisation de cet événement du monde agricole dans toutes les provinces du Cameroun, invitant chacune d’elles de préparer en conséquence. La sensibilisation de tous les producteurs et artisans Camerounais fut faite. Faisant d’une pierre deux coups, le Président de la République lança la Révolution Verte. L’organisation de la première édition nationale du Comice Agropastorale fut décrétée par le Président de la République Ahmadou Ahidjo. Elle se déroula dans le chef lieu de la province du Sud-ouest à Buea.
J’avais rencontré le Président plusieurs fois et lui avait présenté ce grand projet de développement. Je lui ai expliqué cette démarche de foire-exposition agricole. C’est au cours de ce Comice National à Buea où il me nomma officiellement Père Fondateur du Comice Agropastorale. A cette occasion, un de mes planteurs de l’ouest, M. Kougham, reçut le prix du meilleur bélier revint qu’il avait présenté à ce Comice, il reçut des mains du Chef de l’Etat un diplôme d’honneur et une enveloppe de 50 000Fcfa.
Le nouveau président de la République, M. Paul Biya, depuis son accession à la magistrature suprême n’a organisé le Comice Agropastoral de Bamenda et de Maroua qui ont été des grands succès, tant sur le plan Nation qu’international, puisque nous avions enregistré la participation des pays étrangers. Le projet de celui prévu de puis plus d’une dizaine d’années à Ebolowa s’est enlisé, malgré que le budget fut alloué et disponible au niveau différents ministères concernés par son organisation. J’ai entendu dire qu’une conditionnalité légitime posée par les populations locales est la cause de l’enlisement. Les populations revendiqueraient la construction de nouvelles infrastructures. Aux dernières nouvelles, les infrastructures réclamées seraient actuellement en voie de finition, et nous espérons que cet événement se tiendra d’une un proche avenir.

Pensez-vous y participer?

(Rire) ! Non ! Si le Tout-Puissant m’en donne la force, je pourrais me contenter d’aller voir. J’estime avoir fait mon temps et en avoir fait assez. Il me plaît de souligner en passant que sur la haute instruction de l’ancien Chef de l’Etat, tous les Ministres chargés de l’agriculture de son époque m’avaient toujours associé à l’organisation du Comice.
Notre pays, depuis le temps a produit beaucoup d’ingénieurs agronomes qui sont jeunes et efficaces. Il est simplement regrettable qu’ils soient dévoyés ou souvent, abandonnés à eux mêmes.

Et s’il vous était demandé d’apporter à la nouvelle génération votre vieille expérience ?

A mon âge, je me trouve trop vieux et ne peux plus tenir des réunions. Je n’ai d’ailleurs accepté de participer à votre interview que parce que je me suis dit qu’il est important que les Camerounais connaissent l’origine du Comice agropastoral qui apparaissait comme l’une des garanties de notre développement.

Quel est votre dernier mot pour la fin de notre entretien ?

Je ferais plutôt un vœu… Mon souhait le plus cher est que le Comice agropastoral soit relancé au plus tôt. C’est bien le moment, parce qu’il coïnciderait parfaitement avec la célébration du cinquantenaire de notre indépendance pour marquer le seul point positif de notre autonomie : notre indépendance alimentaire. Ce n’est pas trop tôt. Quand je partais à la retraite, il y a quelques décennies, - je parle bien sûr de la retraite administrative, puisque le mariage entre la terre et le paysan est éternel -, le Cameroun avait déjà une surproduction agricole. Cette question d’indépendance alimentaire doit être même être au centre de notre réflexion et le Comice d’Ebolowa serait l’occasion de faire une évaluation concrète.

© Source : Interview réalisée par Nô Njapdounké Mariama, Correspondante du Journal Le terroir


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