03.05.2010
Foumban : une antilope sème la panique au commissariat central
|
Mardi, 27 avril 2010. Il est environ 7 h30. Le soleil se lève sur le chef-lieu du département du Noun. Au commissariat central de la ville, l’ambiance est celle de tous les jours. On s’affaire à assurer la relève. Dans la rue surgit un quadrupède dont la présence en plein centre de Foumban relève de l’insolite. Il s’agit d’une antilope de grande taille. Un « benskineur » qui la trouve le premier se lance à sa poursuite. Perdue dans ce milieu urbain, avec à ses trousses « un chasseur » avec pour toute arme un engin vrombissant, la bête se lance dans les bureaux de la police. La panique est totale, c’est la débandade dans les rangs. Seul, le « Benskineur » garde son sang froid et suit l’antilope dans sa course désespérée. D’autres benskineurs rejoignent leur collègue pour organiser la battue.
Dans le vacarme, l’antilope court éperdument dans tous les sens pour échapper à ses poursuivants. Elle fait un second tour dans les locaux de la police. Quand elle en ressort, fatiguée, la horde des « chasseurs » motorisés finit par l’attraper et l’amène, ligotée, au palais du sultan. A en croire notre informateur, elle saignait déjà, blessée par les projectiles qui se déversaient sur elle. Sur le champ, le sultan aurait donné l’ordre de l’égorger et de la dépecer.
Pour saluer la bravoure des jeunes qui ne se sont pas laissés démonter par le visiteur inattendu dans la ville, non seulement Sa Majesté Ibrahim Mbombo Njoya aurait fait venir Catché, l’un des photographes de la cour pour immortaliser cet évènement. Il aurait par ailleurs distribué la rondelette somme de soixante mille aux 12 vaillants chasseurs et a posé avec eux pour le souvenir.
D’où est venue l’antilope ? On se perd en conjectures à Foumban. D’aucuns pensent qu’il ne pourrait s’agir que du totem d’un « initié » qui, dans ses aventures nocturnes, n’a pas eu le temps d’apercevoir le passage du relais entre la nuit et le jour. Cela n’a pas empêché que la chair de ce gros ruminant de nos forêts accompagne le traditionnel couscous des hôtes du palais ce jour-là.
Selon notre informateur, certains se demandent si ce n’est pas cette bête qui a retardé la pluie ces derniers temps à Foumban ? Puisque, ajoute-il, quelque trente minutes après sa mort, une pluie s’est déversée sur la ville. Allez donc y comprendre quelque chose. Tout ce qu’il faut retenir de cette affaire c’est la présence d’une antilope aussi loin de sa sylve originelle aux premières heures d’une journée et la pluie qui a arrosé la ville après son abattage.
Par jacques.doo.bell
|
|
|