|
|
15.04.2006
MAGBA:Le Proviseur du lycée en difficulté pour malversation
De sources officielles, la petite histoire, dans une moindre mesure, commence au début de l’année scolaire 2005-2006. Le Lycée Bilingue de Magba connaît une perturbation relative dès les premiers jours de la rentrée. L’institution n’a pas d’intendant et le proviseur en place, M PARAP Mesaac, assure la suppléance du poste en vacance. Au four et au moulin, il recrute les élèves, les inscrits et perçoit tous les frais exigibles, y compris les cotisations relatives à la fameuse Association des Parents d’Elèves, APE en abrégé. Le cumul prend fin quelques mois plus tard lorsqu’ un nouvel intendant est nommé en la personne d’un professeur de philosophie en fonction dans le même établissement. À ce nouveau responsable, le proviseur PARAP a du mal à reverser la comptabilité antérieure qui affiche des défauts. En effet les fonds disponibles en trésorerie ne correspondent pas du tout aux montants récoltés à divers titres auprès des apprenants. Le déficit est de l’ordre de 600.000 à 700.000 FCFA pour la caisse d’APE et 5 000. 000 Fcfa environ pour les recettes propres du lycée. La pierre d’échappement est dressée
Grognes, refus d’obtempérer et arrestation
La nomination d’un intendant choisi parmi les quelques chevaliers de la craie qui exercent au lycée de Magba est l’un des paramètres de fond ayant contribué à l’endurcissement du problème. Cet acte qui soustrait un professeur des salles de classe dans un contexte de pénurie accentuée d’enseignants, suscite la colère des élèves qui manifestent leur humeur contre les sous – encadrement dont -ils sont victimes. Pour resourdre ce problème, le Préfet du Noun instruit le sous –préfet de Magba Emile NGANKEM de procéder à un recrutement de vacataires. Une mesure dont l’accomplissement permet de tempérer la situation jusqu´au moment où les démons de la grogne ressurgissent. Cette fois–ci, ce sont les enseignants nouvellement venus qui réclament bruyamment leur rémunération imputable sur les fonds d’APE toujours déficitaires. Entre temps, un individu est venu au commissariat spécial de Foumban, se plaindre contre le proviseur PARAP qui aurait transféré des fonds dans son compte sans le désintéresser comme convenu. Au lendemain des congés de pâques les vacataires en grève se plaignent auprès du Sous –Préfet qui demande aux Chef d’Etablissement de solder leurs dus. Mais ce dernier qui n’a toujours pas réajusté les comptes de la structure ne s’exécute point. Une mission de la Délégation Départementale des Enseignements Secondaires descend sur les lieux et procède à un contrôle. Le rapport adressé à la hiérarchie confirme les indélicatesses opérées dans la gestion du Lycée Bilingue de Magba dont le Campus est en panne à la rentrée scolaire du 3ème trimestre. Le Préfet du Noun évoque et condamne cette situation en réunion de coordination administrative tenue à Foumban 11 avril 2006, après quoi il fait arrêter M. PARAP Mesaac un jour plus tard par la compagnie de gendarmerie. Pour justifier cette mesure musclée, Dieudonné BABES BILONG l’inscrit dans le cadre de « la mission permanente que le Gouvernement de la République a assigné aux autorités de lutter contre les détournement, la corruption et bien d’autres maux ». il s’agit aussi d’une démarche préventive face au « troubles à effets de contamination».
Suspension et recours à la justice
Mis aux arrêts et détenu par la gendarmerie, le proviseur du Lycée Bilingue de Magba est suspendu de ses fonctions. A son poste, la hiérarchie du Ministère des Enseignements Secondaires nomme un intérimaire répondant au nom de MBOUMBUO Seidou précédemment en complément d’effectif à la Délégation Départementale de la même administration dans le Noun. Le nouveau responsable est installé dans ses fonctions le jeudi 15 avril 2006 tandis que son prédécesseur est appelé à répondre de ses actes auprès du parquet de Foumban. Le dossier est assez opaque à ce niveau et très peu d’informations fusent sur son évolution. La nature ayant horreur du vide, c’est la rumeur qui s’installe et se divulgue dans tous les sens. On perd les traces l du proviseur inculpé et on s’interroge sur son sort. Est-il toujours en détention ou a-t-il pu se tirer d’affaire ? quelle est même sa version des faits. La Gazette du Noun qui désire répondre pertinemment à ces questions se rend auprès des autorités judiciaires de la place en date du vendredi 12 mai 2006. sollicité pour faire le point, le Procureur de la République auprès des Tribunaux de grande instance de Foumban et de Première Instance du Noun est respectueux des principes de son métier. « Les intéressés étant couverts par la présomption d’innocence, aucune déclaration susceptible de porter atteinte à leur honorabilité ne peut être faite ».
M. NGUIMOUT PAUL qui, en plus de M. PARAP , parle de deux autres intendants du Lycée de Magba, probablement des anciens, qui serait dans les filets, ajoute pour trancher que « l’ information judiciaire est placée sous le sceau du secret ». Mais au delà de ces règles de mutisme si chères à la magistrature, l’on est tombée à point nommé pour s’apercevoir que l’affaire dont on est à la quête des indices est à l’ordre du jour. Accompagné de deux individus, l’ex proviseur du lycée de Magba est au parquet et sa silhouette sillonne les bureaux. Dans les coulisses, l’on apprend que le présumé malversateur qu’on pas le droit d’approcher et qui selon certains observateurs payerait les frais de ses désaccords avec le Sous – préfet de Magba, a été relaxé entre temps. « Il a nié les faits qui lui sont reprochés et la justice lui a demandé d’apporter les preuves de son innocence. Ce à quoi il s’attelle sur l’heure. s’il parvient à se disculper, il recouvrera sa liberté et au cas contraire, il sera placé sous mandat de dépôt » ,confie – t –on sous cape. Auparavant, le Préfet du Noun qui a sonné la charge, s’est montré menaçant . « Nous voulons par ce geste donner un avertissement sérieux à tous ceux qui gèrent les fonds publics destinés à la satisfaction des problèmes sociaux. Nous ne serons pas tolérant » . Dieudonné BAPES BILONG poursuit en signalant « d’autres cas de détournement des redevances forestières consacrées à la construction des écoles et des centres de santé dans l’arrondissement de Malantouen ». Des indélicatesses perpétrées par des comités de gestion.
Jean Bedel NSANGOU
La Gazette du Noun N°4 Mai 2006
|
|
|
