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14.11.2009
Noun : Mbouombouo Njoya et Ndam Njoya : se passer d´eux ?
L’informaticien invite le peuple Bamoun au discernement face aux batailles des élites.
Autant je reconnais en messieurs Ndam Njoya Adamou (Nna) et Mbouombouo Njoya Ibrahim (MNI) deux valeureux camerounais le mérite d´être les ressortissants du Noun encore en vie les plus en vue, car le département du Noun (pays du peuple Bamoun) a toujours regorgé des valeurs grandes et sûres à l´instar du Roi Njoya, ou encore du sénateur Njoya Arouna, ou encore du Dr Moumié Félix, ou encore de Njifenjou Mouliom Amadou, premier PDG de la défunte Camair et j´en passe, regorge et regorgera toujours des valeurs ; autant je ne reconnais pas qu´ils soient les valeurs les plus sûres du département du Noun. Et même si cela était le cas, leurs différences et différends devraient peut-être retenir l´attention mais pas être source de discorde, de discrimination, de marginalisation , d´aliénation de tout un peuple, de tout le peuple Bamoun.
Dans votre parution n°2490 du 16 septembre 2009, M. Henri Ntoupendi, historien et diplomate a dit que le Noun était la plus malheureuse victime de la démocratie accusant l´élite bamoun et plus précisément le feu Jean Fochivé, mais surtout le Sultan Mbouombouo Njoya et le Dr Adamou Ndam Njoya d´être à l´origine de la situation actuel du Noun. En réaction M. Amadou Njoya, administrateur des droits d´auteur dans votre parution n° 2511 du 16 octobre 2009 a dit restituer la vérité en invectivant Henri Ntoupendi et Mbouombouo Njoya Ibrahim. L´un ou l´autre a apporté sa part de vérité dans ce conflit Njoya/Njoya, confirmant ainsi que les forces du Noun se déchirent pour un conflit familial qui met à mal et à tort tout le Noun parce qu´on s´y prend avec passion
Autant je voudrais croire que les réformes apportées par le Dr Nna au grand ministère de l´éducation nationale étaient dynamiques, courageuses et exceptionnelles, ce qui ne constituerait pas une erreur politique, auquel cas il faudrait nous le prouver car sait-on jamais ; autant je ne voudrais pas croire que la modification constitutionnelle par SE Ahmadou Ahidjo de regrettée mémoire, consistant à instituer un remplaçant en 1982 ait été fait pour écarter le Dr Nna, sous la pression de Sa Majesté Njimoluh Seydou, défunt roi des Bamouns et père du sultan MNI.
Autant je ne voudrais pas croire que le peuple Bamoun soit fatigué de 6 siècles de monarchie, car très peu de Bamouns voudrait perdre la seule chose qui leur reste face à cette occidentalisation : l´identité culturelle; autant je reconnais que des efforts et beaucoup d´efforts doivent être faits par les monarques pour la communion du peuple, pour le bien-être du peuple, pour servir le peuple.
On pourra toute la vie soutenir les uns le Sultan MNI, les autres le Dr NNA, certains trouver une balance aux sujets qui minent le Noun et par ricochet retardent son envol du fait des désaccords entre ses fils, cela ne résoudra rien. Les actions du Dr NNA doivent nous préoccuper, celles du Sultan MNI doivent nous préoccuper plus, mais plus encore celles de nos élites, surtout à pareil moment. Ces élites doivent être véridiques. Les élites doivent de manière rationnelle et objective prendre leurs responsabilités et informer le peuple, et former et préparer le peuple plutôt que faire des bagarres intestines de positionnement et pleines de fanatisme.
Pourquoi les différends entre le Sultan MNI et le Dr NNA doivent-ils séparer les forces, les peuples du Noun ? Nous disons y a pas de raisons.
Ce n´est pas un problème entre le Maire-" Député " de Foumban et le sultan roi des Bamouns, parce que Foumban aura toujours besoin d´un Sultan, d´un maire, des députés.
Parce que le présent est plein d´avenirs, et que ce présent lui-même est déjà entaché du passé, nous pouvons nous attarder sur les points sérieux d´hier pour essayer de rétablir la vérité et préserver l´histoire, sans perdre de vue l´essentiel : Aujourd´hui et demain. Ceci est valable pour tout ce que nous faisons, tout ce que nous avons sur les plans individuel et collectif, personnel et professionnel.
On dit toujours que cette rivalité a des origines lointaines.
Y avait-il déjà eu tel climat entre les défunts Sénateur Njoya Arouna et SM Njimoluh Saidou, pères de NNA et MNI ?
Soit. Cette rivalité a des origines lointaines mais nous avons encore plus proches de nous les années 90 avec l´avènement du multipartisme qui est la chose qui met le feu aux poudres. Le Sultan MNI et le Dr NNA seraient dans le même parti nous n´en serons pas là aujourd´hui. Quelqu´un d´autre aurait crée un parti à ce moment se serait opposé au régime en place et l´aurait battu dans le Noun car comme tous les camerounais, les Bamoun avaient besoin de le renverser. Peut-être pas avec la même vélocité, avec le même score que le Dr NNA bénéficiant de ses braves actes d´antan.
Ma feue tante NZIE Alima, vendeuse de beignets en face des usines des brasseries à Foumban, alors quinquagénaire a une fois raclé ses économies et fait un voyage de 600kms debout dans un camion de transport de bétail pour participer à une convention de parti. Vous savez ce qu´elle nous a dit au terme de deux jours passés assises sous le soleil quand elle est venue nous voir à la maison : "Il a parlé".
Chaque fois qu´on lui demandait : "Nà Sabia (entendu la maman de Sabiatou), c´était comment ?", elle répondait "Il a parlé ". " Il a dit quoi ? Il a parlé ". Je ne saurais citer celles et ceux qui sont partis et partent de Matoufa, Koundoum, Kouoptamo, Kouombi et autres villages de Foumban et parcourent des centaines de Kms de routes non bitumées, chargés de présents pour venir assister à ces meetings où on leur dit pas la vérité. Ces populations ont-elles commis un péché en mettant leur espoir en quelqu´un ? Fut-il le Dr NNA ou le Sultan MNI ? Dites leur ce qu´ils doivent faire par anticipation, en temps réel et en différée pour prétendre à un meilleur bien-être à l´état actuel des chose, plutôt que susciter et entretenir des haines fratricides. Parlez leur de ce que vous faites pour l´avenir de leurs enfants forts de vos positions auprès des institutions étatiques. Cultivez les. Expliquez leur comment la cité fonctionne. Expliquez leur comment se construisent les routes. Dites leur ce que c´est que le Pacduu, le Feicom quoique certaines de ses structures soient des boîtes de mafieux aux cols blancs. Arrêtez de leur brandir des photos et autres affiches mettant en exergue des images que vous ne leur définissez pas.
Non ce n´est pas ça des enfants, femmes et hommes dégagés, épanouis et libérés.
Oui le peuple Bamoun doit se prendre en charge, et peut se prendre en charge car elle choisit librement, et cela doit se faire sous la houlette de son élite. Celle-ci doit cesser d´être irresponsable, peureuse, tricheuse, hypocrite, cupide, fanatique et éclairer le peuple. Elle doit aviser le peuple et le sortir de son enrôlement dans les mensonges et les illusions de part et d´autre.
Si le Noun est la plus malheureuse victime de la démocratie, je dirai de la "démocratie à la camerounaise ", ce n´est pas parce que le Dr NNA est mauvais et que le Sultan MNI est moins mauvais et le devoir de restituer la vérité est encore moins dire que le Sultan MNI mauvais et le Dr NNA bon.
Chacun à sa part de responsabilités.
Bien que nous ne soyons pas bien placés pour les établir, nous allons nous le permettre avec risque de nous tromper.
Parce que le peuple Bamoun est une monarchie et je pense fier de l´être, fier de cette identité (ce n´est pas parce que nous disons non aujourd´hui à M. Biya que nous sommes contre la république), le Sultan MNI devrait se comporter en bon chef de famille, être à même de dissocier ses obligations politiques de ses obligations traditionnelles. Il doit pérenniser l´héritage qu´il a reçu : protéger et diriger le peuple Bamoun, servir le peuple Bamoun et non s´occuper du Dr NNA.
Parce que le Dr NNA est le fils en qui le peuple a mis tous ses espoirs, il lui doit respect et vérité. Il faut arrêter de faire croire à ma pauvre maman dans le contexte actuel des choses qu´il est possible a quelque autre parti d´accéder à la magistrature suprême par la voie des urnes, cela relève de l´utopie. Qu´il soit différent de ceux qu´il reproche et accepte la concurrence, fasse des concessions, des sacrifices, moins avide du pouvoir. Qu´il fasse ce pourquoi le peuple Bamoun l´a élu : Développer la cité par l´action plutôt que de s´occuper du Sultan MNI.
La dernière et plus grosse responsabilité revient au peuple. Est-ce donc pour ces deux que nous allons marquer le pas ? NON, NON et NON.
Le peuple doit prendre conscience sous l´impulsion de son élite. Le petit peuple doit juger et rendre son verdict. Pour cela il doit vider son verre et écouter, bref il doit être réceptif et pouvoir discerner ce que lui dira cette élite qui doit l´éclairer, l´aviser, l´avertir sans fanatisme.
C´est quoi ces chefs qui ne s´interrogeaient pas du devenir de leurs populations?
Pourtant ils savent bien que bon avenir n´est que présent bien ordonné.
Dans toutes les communautés Bamoun il existe un représentant du Sultan, y a-t-il une fois déjà eu une rencontre de ces derniers pour informer et débattre des problèmes des Bamoun à travers les villes du Cameroun depuis près de deux décennies ? On a souvent entendu parler du Ngouon des élites. Qu´en est-il ?
Ya-t-il déjà eu une seule fois une convocation des élites du Noun par le Maire pour une réflexion depuis près de deux décennies? Pourquoi Foumban n´est pas la ville historique qu´elle devrait être ? Est-il normal que nous n´ayons pas de trace ou de monument de Félix Moumié ou de Njoya Arouna dans Foumban ? deux vaillants Camerounais.
Peut-être devrions nous poser notre question autrement : A quoi jouons nous ?
N´oublions pas que demain est un autre jour et que chacun rendra compte un jour.
Hamihn Mohamaid Gbenkom
Informaticien de gestion
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