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31.08.2009
Daniel Djankouo Lamere : « Je n’ai rien volé »
L’ex-ministre délégué auprès de l’ex-ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah, déclare qu’il n’est pas une cible de l’opération épervier.
Samedi, 22 août 2009, vous avez effectué une sortie après votre élection le 2 mai 2009, comme président de la section Rdpc Noun centre. Quel était l’objectif visé ?
Le but était d’encadrer notre jeunesse, pour qu’elle ne se disperse pas pendant les vacances. Ces activités leur permettent de rester conquerrant. En politique, on doit rester conquerrant. Si les jeunes ont réussi à faire des efforts sur le stade, à se surpasser, ils doivent aussi réussir à se surpasser en politique. L’un des objectifs poursuivi était aussi d’agrandir notre base à travers le sport, qui est un facteur d’unité incontestable. Nous avons eu affaire, à des militants et à des sympathisants qui deviendront certainement militants du parti demain. Ce meeting se tient à un moment un peu délicat. Le Noun est à plus de 85% musulmans. Nous sommes en début de Ramadan.
Lors de votre campagne en mai dernier, des tracts ont circulé dans la ville de Foumban, vous présentant comme la prochaine cible de l’opération épervier…
Je ne sais pas. Nous en entendons tous parler. Je n’ai jamais été convoqué nulle part, et ma conscience est plus que jamais tranquille. 30 ans de carrière au ministère des Finances, je n’ai posé à aucun moment un quelconque acte qui m’amènerait à aller m’expliquer. Durant mes 30 ans passés au Minefi, je n’ai rien volé. Jamais. J’attends. Je ne sais pas. Ceux qui en parlent savent de qui ils tiennent l’information. Je voyage comme je veux. J’étais aux Etats-Unis récemment. Mon épouse voyage tout comme mes enfants. Je voyages avec un passeport diplomatique hélas. Et je ne sais pas pourquoi les gens se plaignent. Chaque fois, la haute hiérarchie de ce pays sait que je suis dehors, et que je vais revenir. J’ai brigué le poste de président de la section Rdpc, qui n’est pas couvert. On ne jouit d’aucune immunité à ce poste. Il faut que cette rumeur cesse. C’est de l’intoxication. C’est le camp d’en face qui veut nous décrédibiliser parce que nous sommes à mesure de leur apporter la contradiction, et de leur retirer un certain avantage.
Aujourd’hui, on constate que le principal adversaire du Rdpc dans le Noun, c’être le Rdpc. Il y a par exemple des guerres de positionnement entre les élites de ce parti.
Le Rdpc a atteint sa maturité et doit taire ses dissensions internes pour passer au professionnalisme. Chaque militant doit s’affilier aux idéaux du parti, avoir les statuts et sa carte du parti, participer aux réunions. Ensemble, nous allons trouver une solution aux divergences et promouvoir la réussite du parti dans notre département.
Dans le Noun, c’est l’opposition et particulièrement l’Udc, qui se taille la part du lion, lors des scrutins législatifs et municipaux. S’il vous était demandé d’apprécier les 18 ans d’existence de l’Udc, ne serait-ce qu’à la mairie de Foumban ?
Il n’y a rien. Ceux qui ont été ici il y a 20 ans savent qu’il y avait les bornes fontaines un peu partout dans la ville de Foumban. En 1960, nous accompagnions nos mamans au marché. Dès qu’on avait soif, on s’arrêtait et on buvait de l’eau potable fraîche qui coulait des robinets. Il y en a plus aujourd’hui. On a lancé une politique de recrutement excessif à la mairie de Foumban, et la les salaires ne sont pas payés. J’habite un quartier qui n’a pas vu passer un engin de la commune depuis une dizaine d’années. Et le gouvernement malgré tout cela, essaye de pallier à la carence. Quand le gouvernement passe, on dit que c’est la mairie. Ils savent pertinemment qu’ils mentent, et ils trompent une conscience collective. C’est dangereux.
Ecrit par Honoré Feukouo
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