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11.11.2008
Conférence de presse:Adamou Ndam Njoya parle de l’insécurité au Cameroun
La prise d’otages de Bakassi, la crise financière internationale, l’élection de Barack Obama, etc., figuraient aussi au menu de la conférence de presse donnée jeudi dernier par le leader de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) et maire de Foumban à Yaoundé.
13 novembre 1991 –13 novembre 2008. Il y a 17 ans que madame Keutcha Julienne, alors considérée comme doyenne des femmes politiques du Cameroun remettait aux leaders des partis politiques camerounais, rassemblés au Palais des congrès de Yaoundé dans le cadre de la rencontre tripartite, l’arbre de la paix. Au cours de la traditionnelle conférence de presse qu’il donne à l’ouverture des sessions parlementaires, Adamou Njoya a voulu se souvenir de cet instant historique. “ Depuis il ne nous a plus été possible de nous retrouver alors qu’il le faut pour construire. Les évènements, les réalités, les crises nous obligent à le faire : c’est dans l’union qu’on est fort, c’est dans l’unité d’action que l’on bâtit ”, explique le président national de L’Udc. Adamou Ndam Njoya par la suite, a parlé de la crise financière internationale avec tout ce qu’elle cause comme bouleversements dans plusieurs pays du monde et dont le Cameroun n’échappera. Pour lui, “ l’Udc voyant venir les crises avait non seulement développé les formules d’action pour asseoir l’éthique mais aussi, dans le projet de société mis en exergue, ce que la crise financière a déclenché. Il nous faut une économie de marché humanisante, la convergence par la foi et rencontre par la spiritualité, la fin de la croyance au miracle éternel des règles de la loi du marché, et la conjugaison des actions publiques et privées pour fixer les règles, les appliquer, les sanctionner. La fin de croyance aveugle aux vertus personnelles pour mettre l’accent sur les règles démocratiques dans la gestion de la chose publique. ”
Abordant le sujet sur l’élection de Barack Obama comme président des Etats unis, le président de l’Udc s’est réjoui de cet acte historique qui pour lui constitue une évolution inscrite dans la nature même des Institutions américaines. “ Mais il ne s’agit pas de croire que parce que c’est un Noir d’origine africaine qui a été élu à la Maison Blanche, que celui ci viendra nous apporter de l’argent pour que nous sortions de la pauvreté. Les leçons des Usa avec la dernière élection doivent plus que jamais inspirer les Africains et plus particulièrement nous ici au Cameroun. La dernière réforme de la Constitution comme cela se passe un peu partout en Afrique nous situe au cœur de la personnalisation du pouvoir et de sa confiscation par une famille politique. ” La mutation des provinces en régions a aussi retenu l’attention du leader de l’Udc. Pour lui, l’Udc avait déjà fait une série de propositions, que ce soit sur l’organisation d’Elecam ou alors la consolidation de la décentralisation. Ainsi, selon Adamou Ndam Njoya, l’évolution dans les textes du chef de l’Etat n’est pas ce qu’on est en droit d’attendre.
Adamou Ndam Njoya a aussi parlé de l’insécurité. Avec une vive émotion, Adamou Ndam Njoya a revisité les évènements vécus par les Camerounais ces dernières semaines. Des assassinats du commandant de compagnie de gendarmerie de Kaélé dans l’Extrême-Nord et du commandant de brigade de Massangam dans le Noun par les coupeurs de route, aux braquages de Limbe en passant par l’action d’autres coupeurs de route aux portes de Yaoundé. Sans oublier la prise d’otages par les Bakassi freedom fighter. “ Nous sommes en train de nous enfoncer dans l’insécurité. Nous devons mesurer l’ampleur des actions qui doivent être conduites dans le présent et le futur, car il y a un mal qui a la particularité de susciter des adeptes. ” Et de conclure : “ Pour ce qui est la prise d’otages, le fait qu’il n’y ait pas eu de demande de rançons, mais les exigences de discussions avec le pouvoir camerounais indiquent que nous sommes ici dans la catégorie des situations qui ne trouvent pas facilement des solutions. Un groupe dit inconnu qui communique avec tout le monde avec célérité et efficacité, cela donne à réfléchir : comment cela a pu être possible ? Le problème de sécurité et de la sécurisation est profond au Cameroun : le sous-préfet et des militaires ont été tués à Bakassi avant la prise d’otages ”.
Par Jean François CHANNON
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