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27.03.2023
EEC DEIDO-VALLEE/Révérend Foundikou Esaïe: «Mon ministère est sous le signe du réveil spirituel»
Installé dimanche 26 mars 2023, le pasteur responsable de la paroisse de l’Eglise évangélique du Cameroun (Eec) de Deido-Vallée décline sa mission et évoque les chantiers qui l’attendent.
Révérend, vous êtes le nouveau responsable en charge de la gestion de la paroisse Eec de Deido-Vallée. Vous y êtes arrivé, il y a sensiblement cinq mois. Quelles sont les impressions qui vous animent, au moment où vous prenez les rênes de cette paroisse ?
Merci pour ce privilège que vous nous accordez de nous exprimer dans vos colonnes. Je rends grâce au Seigneur qui m’a créé, à Jésus Christ qui m’a sauvé, qui a fait un choix délibéré, en faisant de ma modeste personne, un pasteur dans son Eglise. Personne n’a suffisamment de mérites pour être serviteur de Dieu. Tout est donc grâce !
Je suis dans la paroisse de Deido-Vallée, il y a plus de six mois. Quand j’ai été informé de mon affectation dans cette paroisse, la première impression est que j’avais un morceau dur à croquer. J’avais du pain sur la planche. A travers les médias, nous avons vu comment les portes du temple de Deido-Vallée avaient été mises sous scellés, par des fidèles eux-mêmes. On avait comme impression que cette communauté était une jungle, où il n’y avait pas encore une certaine foi, pour permettre aux enfants de Dieu de vivre dans la paix et l’harmonie.
Concrètement, qu’est-ce qui s’est passé à votre arrivée dans cette paroisse réputée frondeuse ?
Lorsque nous sommes arrivés, nous avons été impressionnés par la qualité de l’accueil. Le groupe Yaya de la paroisse s’est exprimé. Des fidèles en grand nombre sont venus à notre rencontre. Un premier culte de la sainte scène du mois de septembre. Le temple était plein à craquer. Plus de 500 fidèles étaient présents à ce premier culte. Partant de là, nous avons commencé à cheminer ensemble. L’un des moments les plus difficiles, a été le temps des élections des anciens d’église. La communauté était préparée à sanctionner certains anciens d’église, par rapport à leurs comportements, leur manière de soutenir l’ouvrier. Nous y étions pour rien. Dieu merci; ma hiérarchie de l’Eglise n’avait pas voulu qu’un pasteur soit dans sa communauté le jour des élections. J’étais au temple de Bonamoudourou. Et c’est le président de région synodale du Wouri nord et Sud-ouest qui était déployé à Deido-Vallée. Jusque-là, cela n’a pas été facile. La paroisse de Deido-Vallée a été l’unique paroisse de l’Eec à terminer les élections à 2h du matin. Après cette phase, nous avons fait des mains et des pieds, pour remettre de l’ordre. Nous pensons que jusqu’ici, il y a comme un certain enthousiasme. Des fidèles sont de plus en plus nombreux aux cultes. Ils suivent des enseignements, participent aux différents sacrements et manifestent leur joie de vivre ensemble.
Est-ce à dire que la page triste de vives tensions et des turbulences à Deido-Vallée est définitivement tournée ?
Nous pouvons dire avec exactitude qu’il y a beaucoup à faire. En réalité, nous nous sommes dit qu’il fallait lancer un projet fédérateur. Celui de la construction d’un presbytère. Le terrain acquis où s’est déroulé le culte d’installation est à la disposition de Deido-Vallée, il y’a environ 12 ans. Pendant ces 12 années, les pasteurs vivaient en location. Nous nous sommes dit qu’il fallait changer cette donne. Nous avons lancé le chantier de ce presbytère pour accrocher les attentions, les intentions au point où nous en sommes aux premiers travaux de chênage. C’est partant de ce projet que je puis vous dire qu’il y a déjà la paix, même s’il y a eu des déchirures à un moment donné.
Que répondez-vous à ceux de vos fidèles qui estiment que vous avez mis sous le boisseau le projet de construction du temple sur le site du lieu-dit Fin Barrière Essec, dans l’arrondissement de Douala V, en vous focalisant uniquement sur le chantier du presbytère et celui des logements susceptible de générer des ressources additionnelles à la paroisse ?
C’est une question difficile. Dans toutes les communautés, dans toutes les institutions, il existe des projets à court terme, moyen terme et à long terme. Nous nous sommes engagés pour un projet à court terme. La construction du presbytère. L’assemblée paroissiale est souveraine. Elle nous dira ce qu’il faudra faire, après le premier chantier. Nous ne sommes ni contre la construction d’un temple sur le nouveau site, ni pour, mais nous sommes prêts à faire ce que l’assemblée paroissiale va décider.
Au-delà de la maturation et de la conduite des pro- jets, quelle est la mission qui vous attend à Deido-Vallée ?
La mission qui m’attend comme pasteur est de fortifier la foi existante, susciter d’autre foi naissante, d’encadrer le peuple de Dieu de manière à lui redonner la possibilité de refaire confiance au seigneur Jésus qui dit «je reviens bientôt». Nous avons donc cet engagement à ne pas nous laisser distraire des choses du monde, des illusions, des promesses fallacieuses. Nous avons à travailler dur de manière à avoir un comportement modèle à la société, pour prouver que lorsqu’on est chrétien, on est engagé comme lumière du monde, une personnalité de référence. Ma mission est d’aider les uns et les autres à comprendre que Dieu aime chacun de nous. Il a un projet de vie pour chacun.
Que dites-vous à ceux qui estiment que vous êtes là pour exécuter la volonté d’un groupuscule de personnes influentes au sein de la paroisse de Deido-Vallée, vous poussant à agir selon leur bon vouloir ?
Moi, pasteur Foundikou Esaïe, de par ma mission, de par ma foi, je n’ai jamais été assujetti à un groupe quelque soit le cas. Je sors d’une paroisse (KoupaKagnam) où tout était tumultueux et je n’ai jamais accepté d’être manipulé par un groupe. Je ne le ferai pas à Deido-Vallée. Je suis le pasteur de tout le monde. Je n’ai aucune raison d’abandonner la grande communauté, pour laquelle j’ai été affecté, pour suivre et exécuter les intentions des individus. Je leur dis qu’ils se trompent lourdement.
Après six mois d’observations et d’imprégnation, êtes-vous à mesure de décliner les forces et les faiblesses de cette paroisse, commençons par les forces ?
Après six mois de service, je découvre que la paroisse de Deido-Vallée a du potentiel. 70% des fidèles sont des jeunes. Parmi lesquels des diplômés dans divers domaines des savoirs. Des commerçants qui se battent pour arrondir les fins du mois. Nous avons donc une jeunesse qui veut faire de Deido-Vallée, une paroisse de référence. Ces jeunes sont très engagés. Nous avons des personnalités ressources capables de soutenir la maturation des grands projets et leur réalisation. Cette paroisse est à prédominance Bamoun. Or, les Bamoun sont un peuple qui ne se laisse pas faire, un peuple jusqu’auboutiste. Avec ce peuple, nous n’avons pas à craindre quoi que ce soit.
L’autre force est cette communauté a déjà un site où nous pouvons développer beaucoup de choses. Nous avons également des anciens d’église, des conseillers et des diacres capables d’accompagner le berger. De grandes personnalités du Noun attendent que Deido-Vallée réponde favorablement à la main tendue des Bamoun dans le Littoral.
Quid des faiblesses décelées dans cette communauté chrétienne ?
Cette paroisse est constituée de certains groupuscules. Des choses se gèrent dans des milieux inavoués et dont les leaders veulent que leurs desiderata soient appliqués à la lettre dans notre communauté. Il existe des fidèles qui découragent leurs semblables à ne pas faire le travail à l’Eglise lorsqu’ils sont sollicités. La confiance au berger avait foutu le camp à Deido-Vallée. Les gens viennent par curiosité pour voir si le nouveau pasteur a des prédispositions pour faire grandir la foi des chrétiens, pour édifier spirituellement les fidèles. C’est une faiblesse. En réalité, beaucoup de fidèles sont dans l’enthousiasme, mais la confiance n’est pas encore totalement acquise. Le groupe Yaya est constitué des personnes qui pensent que sans eux, Deido-Vallée n’est rien. Alors que Deido-Vallée n’est pas là uniquement pour le folklore. Le folklore c’est bien. Mais Deido-Vallée est là pour la foi. Autant de choses que j’ai relevées jusqu’ici. Je suis convaincu de ce que nous allons au-delà pour transformer ces faiblesses en opportunités.
Pour sortir définitivement de cet entretien, sous quels signes avez-vous placé la cérémonie de votre installation qui a eu lieu dimanche 26 mars 2023 ?
Nous avons placé cette cérémonie officielle d’installation sous le signe du réveil spirituel, du réveil de confiance, de l’assurance que Deido-Vallée est l’une des paroisses qui devraient garder sa position de paroisse phare dans le Littoral et dans l’Eglise évangélique du Cameroun. Nous voulons être une paroisse bon modèle.
Entretien avec ALAIN NJIPOU
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