Nous avions, jeunes , accueilli avec ferveur le Renouveau politique au Cameroun avec l’avènement à la magistrature suprême de Paul Biya. Abolir les lois scélérates contre les libertés relatives, démocratiser le parti unique, puis très vite le changer en parti en position de concurrence, c’était le Renouveau . Il signifiait ouvrir le pays à la démocratie pluraliste, toute chose qui libérait l’espace de liberté, l’espace d’expression, avec la générosité du temps pressé dans un romantisme révolutionnaire. Avec notre Renouveau nous avions les ailes qui transportaient aux jardins des jouissances des libertés simples jusque-là ignorées. C’étaient finies les poursuites arbitraires, les fouilles systématiques des bagages d’étudiants de retour au pays, des chambres des cités universitaires,… c’étaient finies les déportations à Tcholeré , Mantoum…ou autres espèces de commissariats de tortures . Un véritable vent de liberté soufflait. La presse foisonnait, les langues se déliaient et tout pouvait se dire ainsi que le contraire de tout. C’était , dit-on, la démocratie. Elle s’accompagnait de la Rigueur et de la Moralisation dans les comportements et les bonnes mœurs civiques pour une bonne tenue et de gestion de la chose républicaine. Cela a duré le temps de son expression et de son implémentation dans le champ du politique. Et l’on dirait que cela se conjugue désormais dans le passé. O temps nostalgique de réveil de l’obscurantisme ! Sont-elles toujours là nos libertés relatives? Certainement oui, mais engluées aujourd’hui par des compagnons émoussés ou qui auraient perdu l’enthousiasme de compagnons auprès du leader du 6 novembre. Mais oui le Renouveau est encore présent mais sans le support enthousiasmant des premiers temps. Autant il a besoin de souffle nouveau , autant la rigueur et moralisation sont toujours au goût du jour.

Qu’est-ce qui manque donc?

Le Renouveau attend de se ressourcer d’un Parti de Renouveau plus engagé dans l’action collective, un parti d’animation politique permanente, un parti d’encadrement et de renouvellement de son sommier de membres, un parti à l’avant garde de rénovation et d’idées de changement, de renouvellement de cycles de vie politique et de révisions osées et adaptées de vision politique en adéquation avec le politique dans un monde pluriel qui adhère au mouvement et non à la stagnation. Un monde du temps qui coule , qui passe vite , qui bouleverse et bouscule les mentalités. Un leader ne se meurt si son mouvement se renouvelle sans cesse et occupe l’avant garde ou s’engage le premier au renouvellement des idées politiques, au renouvellement des stratégies politiques. Un leader ne se meurt si son parti se transforme en parti de combat pour la transformation permanente de la société, en parti à l’écoute des couches sociales en quête de toujours plus de justice et d’égalité, de toujours plus de liberté. La mobilisation autour du leader incontesté du Renouveau de la Rigueur et de la Moralisation est un noble devoir de fidèles à ses idéaux. Ces idéaux demeurant ineffables et hiérophaniques et faisant du Maître de ces idéaux une dimension de l’Histoire, nul doute qu’il nous revient, à nous les fidèles partisans de l’homme du Renouveau, de nous revêtir des habits adaptés de l’engagement politique qui fait bouger les lignes, qui ose renouveler, qui ose proposer des stratégies nouvelles de gouvernance comme de gestion de la République, pour être à la hauteur de notre leader bien-aimé aux idéaux plus que jamais d’actualité. Et demain sera encore à nous au prix de ce renouvellement de nous-mêmes, de ce nouvel engagement militant, que dis-je , de ce militantisme enrichi de stratégies d’appropriation permanente du pouvoir et des jeux politiques au diapason des temps nouveaux, enrichi de courage et d’actions collectives .* ici intervient la dimension monstrueuse du politique comme art achevé de la gestion des politiques, de la conception de la politique et de la maîtrise du politique. L’artiste se doit d’être fin connaisseur du terrain en déséquilibre instable et des enjeux en transformation permanente. L’artiste politique est un producteur de sens perpétuel, un créateur permanent de stratagèmes situationnistes, circonstanciés, un être proactif et son esprit visionnaire contourne puis détourne, projette et surprend les vents contraires. C’est le prix de la résistance et de la durée en politique . Le bateau tangue et roule , maïs quand soufflent des vents impétueux, le bateau ivre doit son nord grâce à la dextérité des marins à bord à maintenir les voiles par moment à bâbords tous et subitement à tribord à la recherche du bon cap. Le cap demeure l’espérance à entretenir pour le peuple assoiffé de libération et de paix dans une Afrique en attente de renaissance rêvant d’actions collectives africaines pour vaincre dans le concert des nations en mutations quantiques.

Voilà désormais la situation qui prévaut et qui remet la pendule à l’heure pour tous. Tous au départ et l’artiste seul espère atteindre le cap.

Voilà ce que devra être notre Grand Parti et nous mêmes , membres engagés de ce Parti , au lendemain de l’an quarante du Renouveau National./.


Dr KOMIDOR NJIMOLUH hamidou
Membre titulaire du Comité Central.