Ce qui caractérise un peuple, détermine sa force, sa créativité, ses idéaux, sa capacité à résoudre les grands défis qui se présentent sur sa route et l´ingéniosité pour atteindre des conditions de vie agréables c´est son "opinion publique".

Ne pas travailler sur cette volonté est une erreur que les politiques commettent régulièrement car elle rendrait les réformes plus simples. Ainsi peut-on dire Merci aux erreurs car elles offrent la réussite et Merci à ce qui est faux car cela aide à voir le vrai.

Si les citoyens prenaient conscience de l´importance de celle-ci (opinion publique), ils feraient en sorte qu´elle ne véhicule pas n´importe quoi, ils la protègeraient, feraient en sorte qu´elle ne soit pervertie par des idées, des attitudes, des comportements, des mentalités meurtrières qui affaiblissent son pouvoir de créer du bonheur, des richesses intérieures et extérieures. LORSQU´UN PEUPLE dépense toute son énergie, son raisonnement, son imagination, son temps dans des attitudes, des comportements aussi irréalistes, destructeurs, stériles pour l´éthique républicaine on peut être convaincu que le citoyen perd l´ambition existentielle et qu´il est incapable de concevoir un avenir radieux. Nous touchons le fond!

Les médias, les partis politiques, les politiques, les militants de diverses causes, les événements de l´existence et l´opinion publique elle-même sont les principales causes qui influencent "l´opinion publique".

Nous avons tendance à accepter tout ce qui passe (un président de fédération du football aurait écarté un joueur au cours d´une compétition, la Présidence de la République aurait instruit le retour du joueur.....) , surtout si des émotions ou des sentiments sont accolés avec. Nous n´évaluons jamais ce qui constitue cette matière première de "l´opinion publique", nous nous livrons que très rarement à des analyses souvent très superficielles, des réflexions, des choix, nous nous laissons influencer par le moindre propos, les débats ne sont pas sélectionnés par rapports à des pertinences.

La faute à une pensée dominante alambiquée qui se voulait humaniste, intelligente, égalitaire, portant au firmament les principes de libertés sans ceux de devoirs, ou de partages sans travail.

Nous ne maîtrisons plus notre "opinion publique", nous ne pouvons plus vivre notre souveraineté. Plus rien n´est collectif, il n´y a plus de but commun, les mentalités vivrières fédératrices d´ambitions s´effritent, les positions sont imposées sans vision globale et totalement déconnectée de la réalité. Tout est calcul, toute action vise un avantage pour quelqu´un, pour obtenir un pouvoir mais jamais le bien commun.

Nous sommes comme des marionnettes soumises au gré de certaines influences qui fracassent nos aspirations de grandeurs, de vies meilleures, d´un peuple idéal et du Cameroun de demain.
Maîtriser notre "opinion publique" aujourd’hui c´est rendre possible ce qui nous parait impossible maintenant.

La tâche est colossale, nous ferions bien de nous y mettre tout de suite. Faisons respecter nos valeurs patriotiques, manifestons notre soutien à ceux qui travaillent pour notre objectif commun, dénonçons les manipulations, les mensonges, unissons nous, regroupons nous pour faire triompher l´idée d´un Cameroun nouveau.


Ousmane Kouotou Sapam. Sociologue,
Expert-Consultant en Géostratégie.