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18.06.2021

Rive gauche du Noun: Dr. Nji Ngoupayou Inoussa "Le problème là-bas ..ce sont ces individus érigés en 

Accusé d’avoir semé la terreur au cours d’une descente effectuée avec une importante délégation sur la Rive Gauche du Noun, le 1er adjoint au Sultan roi des Bamoun s’explique. Dans cet entretien, il fait une analyse du climat de tension qui prévaut en permanence dans cette localité. De même, il nie toute intention du Sultan de vouloir s’attaquer à une communauté.


Quelle est la nature des relations entre le Palais de Foumban et les populations de la Rive gauche du Noun ?

Je voudrai d’embler souligner que la Rive gauche du Noun ne saurait être comme la Bande Aouzou ; elle est un territoire qui se trouve dans le département du Noun. Parce que quand on parle de la Rive gauche du Noun, c’est comme si elle était un territoire à part. Maintenant dans le département du Noun, il se trouve que des communautés s‘y sont installées ; pas spécifiquement sur la Rive gauche. Même à Foumban, nous avons des communautés à l’instar des Haoussa, des Ewondo, des Bafia, des Bamiléké...
Ce qu’il faut savoir est que le Sultan roi des Bamoun est en même temps chef de 1er degré du Noun avec comme territoire de commandement le département du Noun y compris la Rive gauche.

La troisième chose à savoir c’est que les terres du Noun comme celles des autres départements appartiennent à l’Etat. Il faut également savoir que la dynastie Share Yen que conduit le Sultan roi des Bamoun jouit de ce pouvoir ancestral sur les terres du Noun. Ce n’est pas quelque chose d’extraordinaire que dans le Noun qu’il y ait une autorité traditionnelle qui ait aussi un pouvoir traditionnel sur les terres, sur le domaine coutumier ancestral comme c’est le cas partout ailleurs au Cameroun même si nous savons que ça fait partie du domaine national.

A ce titre, nous voyons de prime abord qu’il ne peut pas avoir de problème qu’une communauté s’installe dans le Noun. Toutes les communautés sont les bienvenues, et ses membres sont comme chez eux. Maintenant le cas spécifique de la Rive gauche (si vous y allez, vous n’allez pas trouver le brassage qu’on a à Magba. Pourquoi là-bas il n’y a pas de problème des cas d’émeute ?), le problème là-bas ce n’est pas la communauté, mais ce sont ces individus érigés en chef de communauté. Et d’aucuns ont eu à être installés comme chef de 3ème degré. Etre chef de communauté ou chef de 3ème degré ou même chef de groupement ne signifie pas être propriétaire terrien. Le sultan roi des Bamoun a des chefs de communauté partout (à Ngaoundéré, à Maroua, à Douala…), mais si vous arrivez là-bas, les membres de ces communautés vivent paisiblement sur les terrains qu’ils ont acquis légalement.

Les chefs de communautés qui sont à Douala ou à Bafoussam par exemple n’y sont pas pour vendre les terrains. Voilà le vrai problème. Et ces chefs de communautés utilisent la communauté pour mener la bataille au détriment de cette communauté. En fait, ils présentent une communauté, mais au fond, c’est pour leur intérêt et non celui de la communauté puisqu’il n’y a aucun membre de la communauté sur la Rive gauche qui vend les terrains. Quand ces chefs vendent des terrains, où mettent-ils cet argent ? Ce n’est pas dans la caisse de développement du village, mais plutôt dans leur propre caisse. Ils vont me dire qu’ils se sont installés dans la Rive gauche comme chef de communauté pour liquider les terres à leur propre profit et qu’on doit les laisser tranquille?

Le palais n’a aucun problème avec la communauté présente à la Rive gauche du Noun, mais on a des soucis avec ces soi-disant chefs de communauté. Parce que par le passé, on confondait tout, ils avaient utilisé une astuce consistant à monter leurs communautés contre les Bamoun en faisant croire que les Bamoun viennent s’installer pour leur arracher les terres. Ce qui aboutissait à des affrontements entre ceux qui ne voulaient pas céder leurs terres contre ceux que l’on disait vouloir arracher ces terres sans savoir à qui profite la bataille. Quand ils font cette bataille, à qui profite-t-elle ? Ce n’est pas à la population, mais à eux-mêmes. Parce qu’ils vont crier partout que les Bamoun veulent nous chasser de la Rive gauche, mais chasser qui ? On chasse qui ? On chasse les gens qui viennent voir les chefs de communauté et achètent les 50, 100 voire 200 ha de terrain pour en faire quoi ? Rien du tout sinon revendre.

Il n’y a aucun membre de communauté de la Rive gauche qu’il soit Bamiléké, bassa, haoussa… qui ait plus de 2 ha de terrain à lui seul. Tous ceux qui sont là-bas ont leur maison, leur plantation et en jouisse paisiblement. Mais si vous faites une enquête sur la Rive gauche, vous ne verrez pas un seul habitant qu’il y a un habitant qui a vendu 50 ha de terrain, mais vous allez voir que des chefs de communautés ont vendu des centaines d’hectares de terrain à des personnes qui ne vivent même pas dans le Noun.

J’ai effectué un déplacement sur la Rive gauche du déplacement du Sultan pour dire aux populations que nous ne sommes plus bêtes aujourd’hui ; on n’est plus naïfs ; on connait aussi faire l’étude de la société. On a étudié la société de la Rive gauche et on a compris qu’en fait, la population n’a rien à voir avec toute cette histoire. Donc, que ces gens se tiennent tranquilles, on ne va plus assister à la guerre à la Rive gauche. On a compris que la population n’y est pour rien, elle est utilisée. Ce sont les chefs de communauté le problème. Nous savons que lorsqu’on parle de chef de communauté, ce sont des gens qui représentent une communauté. Selon nos traditions, ces chefs doivent avoir une racine. Leur racine c’est quoi ? Ce sont leurs chefferies d’origine. C’est pourquoi quand je parle de chef de la communauté Bamoun à Ngaoundéré, il est nommé par le Sultan et choisi par les Bamoun de Ngaoundéré. Ça veut dire que celui se présente comme chef de la communauté Bandjoun devait être nommé par le chef Bandjoun ; celui qui se dit chef de la communauté Bangang devait être nommé par le chef Bangang. Mais quand vous arrivez à Bandjoun, Bangang et autre, ces individus qui se disent chefs de communauté ne sont même pas reconnus par leurs chefs.

Vous présentez ces chefs comme des chefs de communautés pourtant ils sont reconnus par les autorités administratives comme chef de 3ème degré. Est-ce que le problème ne situe pas à ce niveau ?

Il faut demander à l’administration s’il y a un texte qui en nommant un chef de 3ème degré délimite son territoire. Chef de 3ème degré dans le contexte administratif, c’est celui qui représente l’administration auprès des communautés, qui est membre de la commission consultative lors des bornages de terrain ; ça ne veut pas dire que dès qu’on a délimité un village, on dit que vous êtes chef de village, les limites du village deviennent les limites de votre terre ? Je veux bien savoir si on demande au Ministre de l’Administration territoriale (Minat), si on demande aux préfets et sous-préfets si les limites d’un village sont les limites des terres qui appartiennent au chef de village. Aujourd’hui, nous sommes à l’ère de la décentralisation ; avec le processus de décentralisation, nous voulons la segmentation administrative plus approfondie et cette segmentation plus approfondie est très utile parce que ça contribue au développement de la région. Imaginons aujourd’hui que je sois chef par exemple d’un village de la Rive gauche comme Tenjouonoun et je décide de m’arroger les limites du village. Mais lors de la segmentation administrative, Tenjouonoun est divisé en deux et vous êtes chef de village n°2 ; immédiatement demain, vous commencez à vendre les terrains parce que c’est votre village ?

Quand on visite l’histoire de la Rive gauche du Noun, on se rend compte que ces chefs au-delà de brandir des arrêtés préfectoraux qui font d’eux des chefs de 3ème degré, ils produisent un document historique signé d’un haut commis de l’administration française. Il est dit dans ce document qu’ils ont acquis ces parcelles, y sont installés comme chefs autonomes. Que valent ces chefferies autonomes devant l’autorité du sultan des Bamoun ?

 

 

Une chefferie autonome est une chefferie qu’on ne rattache pas au groupement. Même ici à Foumban, il y a des chefferies autonomes, mais toutes ces chefferies sont sous le chef de 1er degré. Que vous soyez chefferie autonome ou pas, vous êtes sous la chefferie de 1er degré. De deux, ces documents qu’ils brandissent datent de quelle année ? 1930, 1945. Or le département du Noun date de 700 ans. Qu’est-ce qui est plus ancien ? Les limites du département du Noun ont été tracées et arrêtées à partir du 11ème roi de la dynastie le roi Mbouombouo (1757-1814). Les limites du département arrivaient à Bafia, Bangangté et autres ; mais c’est lui qui a décidé à un certain moment donné de ramener le royaume bamoun et adopter les limites naturelles comme limites du Royaume.

C’est pourquoi, on verra dans les archives qu’il y avait plus de 150 écoles shumum en pays bamiléké ; mais il a ramené les frontières du royaume bamoun et laissé les limites naturelles (le Noun, la Mape, le Mbam…). Vous verrez que le Noun est entouré de cours d’eau. Pendant cette période, où étaient ces chefs autonomes là ? Ils n’existaient pas. Au départ, ils s’installent sur un territoire, la communauté commencent à grandir, les premiers venus deviennent les chefs de communauté. Il faut essayer d’établir l’arbre généalogique de ces communautés de la Rive gauche pour avoir une réponse. Si vous établissez mon arbre généalogique, vous allez arriver jusqu’à 700 ans toujours dans le Noun.

L’administration a fait son travail. En fonction de la taille d’une communauté, on peut transformer la zone en chefferie, ce qui est tout à fait normal. A quel moment ces chefs chefferies ont-elles cessé d’être autonomes ? C’est toujours l’administration et non le palais. Car aujourd’hui, toutes les chefferies de la Rive gauche sont rattachées au groupement de Manguem qui est une chefferie de 2ème degré. Ceci c’est l’administration et ne nous regarde pas. Tout ce qui est terrain, c’est le domaine privé de l’Etat. En tant que tel, qui doit le vendre ? L’Etat ou un individu ? Bien que ce soit pour l’Etat, mais quand il faut le vendre, nous avons vu dernièrement chez les sawa, pour qu’on récupère un site chez eux pour faire passer le pont, il a fallu faire des compensations.

Pourquoi l’Etat n’a pas dit que ‘’c’est mon domaine privé’’ et il s’en va prendre ? L’Etat sait qu’il y a les droits coutumiers sur les terres et qu’il faut collaborer avec ces gens pour gérer les espaces. Pour gérer les terrains, il y a les droits coutumiers. J’ai suivi la position de certains chefs bamiléké sur la question de la décentralisation et le problème de la segmentation administrative parce qu’il faire une segmentation administrative ; et chez les bamiléké, quand les colons qui ont segmenté le pays, quand ils arrivaient ils évitaient de bouger la segmentation déjà en place. Mais ils adaptaient le système et adoptaient ceux qui étaient déjà en place. Dans nos traditions, ceux qui géraient les terres étaient les chefs traditionnels d’une communauté. Si on va l’Ouest hors du Noun, on verra bien que ce que je dis est vrai. Si vous allez à Bandjoun par exemple, vous verrez un chef qui a une descendance, qui a un droit sur l’espace de terre qu’il gouverne. Si on fait une segmentation et cède une partie à quelqu’un d’autre, il y aura collision parce que celui qu’on vient d’installer va commencer à regarder les terres alors qu’il aucun droit coutumier sur cet espace.

C’est la même chose chez nous. Quand le roi Mbouombouo fait la guerre et conquis le département du Noun, c’était divisé en plusieurs blocs où on a donné des droits de gestion des terres. Il y avait donc des groupements et des chefferies qu’il avait créés et les chefs géraient les populations sur un espace bien déterminé et bien délimité. Le département du Noun n’est pas délimité par les colons. Ils sont arrivés et ont trouvé en place un département bien structuré et bien délimité avec des responsables.

Intelligemment, on a transformé ces responsables en chefs de 3ème degré. Ce qui fait qu’en même temps, il travaille en tant qu’œil de l’administration, en même temps il gère les terrains. Parce qu’il avait reçu ce pouvoir traditionnel de gérer les terrains. Il faisait les deux. Maintenant, des gens ont copié. Dès qu’on nomme un nouveau chef, il commence d’abord par la bagarre des limites comme si c’était les limites de son terrain. Ce sont les limites de l’administration. Je vais prendre un autre exemple simple. Si on coupe Magba et on envoie dans le Nord, est-on sûr que le chef qui est à Magba va fuir en laissant les terres aux nordistes ? Combien de fois quand on vient le trouver ?

Les chefferies de la Rive gauche du Noun sont-elles des chefferies traditionnelles ou des chefferies administratives ?

Ce sont des chefferies administratives comme je l’ai dit plus haut. Elles n’ont rien à voir avec les chefferies traditionnelles puisque si c’était les chefferies traditionnelles, elles seraient impliquées à Nguon qui est la fête culturelle de tout le Noun. Or ils n’ont rien à faire dans le Nguon. C’est pourquoi j’ai dit de prime abord que la Rive n’est pas une bande Aouzou, ce n’est pas une zone tampon. La Rive gauche est bel et bien dans le département du Noun. Ça veut dire que quand on parle de tradition, si on parle de chefferie traditionnelle, ça veut dire quelle a au moins une activité, au moins une responsabilité dans le Nguon qui est la fête de toutes les chefferies traditionnelles qui sont dans le Noun. Je ne peux pas penser que je puisse aller à Bafoussam parce que je suis chef traditionnel quelque part là-bas, qu’on ne nomme chef de 3ème degré là-bas et je décide ne plus voir tous les gens de là-bas sur leur territoire pour accepter uniquement les bamoun. Pourquoi ce qui n’est pas possible ailleurs doit l’être dans le Noun ?

Vous avez indiqué avoir effectué une descente récemment sur la Rive gauche du Noun pour passer un message du Sultan. Quel était ce message-là?

J’ai dit qu’au fil du temps, on ne peut plus nous tromper. On trompait les gens avant, provocant la guerre, les batailles entre les enfants du Noun pour rien. Mais nous sommes suffisamment bien outillés pour pouvoir faire l’étude de la Rive gauche et savoir qu’est-ce qui se passait et pourquoi les gens se bagarraient. Nous avons compris qu’il ne se pose pas un problème de vivre ensemble. J’ai dit d’emblée que même à Foumban, il n’y a pas que des Bamoun. Moi en tant que prince et premier adjoint au roi, j’ai acheté le terrain où je me suis construit à un bamiléké. Ça veut dire qu’il avait acquis son terrain et était chez sans être perturbé par quiconque.

Je ne suis pas allé chasser celui-là pourquoi ? Pourtant, selon l’histoire, c’est le feu sultan, mon père qui leur avait donné ce terrain. Quand il voulait le revendre, j’ai racheté. Le sultan qui avait donné à ce bamiléké-là était il bête ? Tous les bamiléké qui sont à Foumban, ceux qui n’ont pas acheté leur terrain, les ont obtenus gratuitement du sultan. Il n’est pas bête. D’où vient-il qu’au niveau de la Rive gauche que ce soit le chef de communauté ou le chef du village autonome qui donne les terrains ? C’est eux le problème, ce n’est pas la population. Nous sommes arrivés, j’ai réuni la population, je leur ai passé le message du sultan ; je leur ai dit que le sultan m’a envoyé leur dire que c’est finit avec les guerres inutiles ; que nous connaissons les ennemis de la paix qui sont les. Il faut s’interroger sur l’état de leur santé mentale.

Le message était simple. Là où ils sont que ce soit les Manbila, que ce soit les bamoun, que ce soit les bamiléké, tous ceux qui sont sur la Rive gauche, le Sultan leur a dit qu’ils sont chez eux ; tout comme nous aussi, nous sommes chez nous. Donc nous tous, nous sommes chez nous. Je leur ai dit que personne ne peut leur empêcher de s’installer chez eux tout comme personne ne peut nous empêcher de nous installer chez nous. Et qu’ensemble on cesse de battre pour combattre ceux qui bradent les terres. Ils font venir des gens à qui ils vendent 50, 80, 100 voire 200 hectares de terrain.

Quand ils le font, les autres populations vont s’installer où ? J’ai même demandé à la population ce qu’elle gagne quand ces chefs vendent des terrains, se construisent des maisons, s’achètent des voitures, envoient leurs enfants faire les études à l’étranger. Elle a répondu ‘’rien’’. J’ai rétorqué que j’aurai pu comprendre s’ils mettaient même 50% des revenus de ces ventes dans les caisses de développement du village pour que quand j’arrive qu’on me dise que cette route est passée parce que tel terrain a été vendu. Mais comment un individu soit-il chef autonome ou quoi peut commencer à vendre les terrains pour son propre compte et il vous utilise comme pare-balle pour aller faire la guerre. J’ai invité les communautés à être plus intelligentes et mieux voir les choses. Aujourd’hui, nous ne chassons personne, mais que personne ne vende un mètre carré de terrain.

Pendant notre descente sur le terrain, nous avons vu des maisons qui étaient marquées des croix de saint André et des parpaings au niveau du pont sur le Noun en allant vers Bandjoun. Que ce passe-t-il là-bas ?

Moi-même je suis entrain de construire en ce moment dans un quartier de la ville de Foumban. On ne peut par voir des parpaings sur le terrain d’autrui et se poser des questions. Au sujet des gens qui ont été sommés d’arrêter de construire en face d’une palmeraie, il faut savoir qu’au niveau de cette palmeraie, il y a la fondation du sultan. Les gens sont devenus je ne sais comment les caractériser. Il y a 20 ans, le sultan a fait lui-même une descente là-bas pour dire qu’il allait désormais y bâtir son palais. A l’époque personne n’était dans cette zone-là. Il est parti jusqu’au fleuve Noun. Il disait vouloir dorénavant lors de ses descentes, scruter le fleuve.

Je vous ai dit que le roi Mbouombouo avait circonscrit le Noun par les fleuves. Tout ce que nous faisons sur le plan traditionnel, ça passe par le fleuve. Je ne vais pas entrer dans les détails. Donc si quelqu’un vient occuper les bords d’un fleuve dans le Noun, il ne peut pas penser être à l’abri d’un problème. Même les gens de l’Ouest comprennent ce que je dis. Le sultan dit ‘’je vais construire un palais ici comme ça je vais voir l’entrée de Bandjoun’’. Aujourd’hui quand on arrive, parce qu’on veut lancer le projet et on trouve que les gens sont venus occuper. Est-ce normal ? Le pasteur qui est venu construire en face des palmerais habite d’abord ailleurs à plus de cinq kilomètres de là. Et les terres vides là-bas sont dix fois que la surface choisie par le sultan pour se construire. Ça veut dire qu’il peut même y construire 500 maisons s’il le souhaite. Qu’y-a-t-il qu’il parte de là pour venir construire sur le site du sultan ? N’est-ce pas exagéré ? J’ai rencontré le monsieur et je lui ai posé plusieurs questions. La première était de savoir qui l’a installé. Il m’a répondu son frère. J’ai appelé ce dernier pour lui demander où il habite et m’a donné des indications. Je lui ai demandé qui l’avait installé, il a dit lui-même. Je lui ai reproche le fait qu’il soit venu s’installer lui-même et commence déjà à installer des gens. Voilà quelqu’un qui n’est ni chef autonome, ni chef de village, encore moins chef de communauté qui commence lui-aussi à installer des gens. Il a dit avoir accepté la proposition de leur frère parce qu’il voulait se rapprocher de la ville.

Et je lui ai dit ‘’monsieur le pasteur, si je continue de parler avec vous c’est parce que je suppose que vous êtes un homme de Dieu ; je serai parti sans vous parler parce que votre maison devait être détruite parce non seulement c’est le site où le sultan devait construire, mais aussi les levées topographiques y ont été effectuées depuis. Donc je vais vous poser une dernière question : « là où vous êtes installé là quel est votre intérêt sur cette terre ? Voulez-vous seulement un endroit pour vous construire ou à part cela, vous avez un autre intérêt sur le terrain? Il n’a pas répondu. Les autres disaient qu’on doit calculer tout ce qu’il a dépensé pour lui rembourser son argent et détruire la maison.

Je lui ai fait deux propositions. La première consistait à corroborer celle des autres à savoir évaluer les dépenses et rembourser. La seconde consistait à le laisser et délimiter l’espace qu’il pouvait occuper : donner 1000 mètres carrés pour qu’il ait un espace pour construire et l’autre pour faire ses plantations. J’ai demandé quelle était la solution qui lui convenait et il m’a dit qu’il va réfléchir. Je lui ai remis mon numéro de téléphone pour qu’il m’appelle quand il aura réfléchi. Quand on agit ainsi, qui est pour le vivre-ensemble ? Lui qui se plaint encore ou moi qui veut trouver sa solution ?

Quelles sont les missions spécifiques des personnes désignées par le sultan comme gardiens des terres au niveau de la Rive gauche du Noun ?

Personne n’a été désigné gardien des terres là-bas. Le seul gardien des terres c’est le Ministre des domaines du palais.

A l’époque, il y a eu un certain Souley…

Souley n’était pas gardien des terres. On peut appeler ça gardiens des terres, mais au fond, ce sont des démembrements du ministère des domaines du palais. C’est le responsable de ce ministère qui fait les propositions de ceux-là qui doivent être désignés pour être les yeux du sultan sur les terres. Ils ne sont pas propriétaires, ils ne sont pas gestionnaires des terrains. Après leur nomination si on se rend compte que l’un d’eux s’est transformé non plus en gardien ou surveillant de terres, mais lui aussi en vendeur ou en distributeur de terrain, on sort aussitôt un autre arrêté pour le démettre de ses fonctions. Parce que quand on refuse que certains vendent des terres, ce n’est pas pour autoriser d’autres à le faire.

Même un ministre, même une autorité du sultanat. Supposons que le sultan ait donné 20 hectares à un ministre fils Bamoun en fonction et après le sultan apprend qu’il va le vendre, il va s’y opposera avec force. Sauf s’il a fait des réalisations conséquentes sur le site où il y a établi un titre foncier qui est passé inaperçu. Savez-vous que le sultan a bloqué le titre foncier de Maurice Kamto quand il était ministre ainsi que les exactions de feu Fotso Victor (paix à son âme) qui voulait envahir l’autre côté de la rive (Rive droite). Les enfants qui sont entrain de naitre là-bas vont s’installer où ? Quand le Sultan le fait est-ce pour son intérêt ? A-t-on déjà vu un terrain vendu là-bas par le Sultan alors qu’il est un chef traditionnel comme les autres ? Si quelqu’un est chef de village et constate que le Chef de 1er degré ne vend pas, lui il vend pourquoi ?

Monsieur Kamto est venu voir le sultan qui lui a dit ‘’mon fils, si tu veux les terres pour faire l’agriculture, la porte de mon palais t’est grandement ouverte, pourquoi aller passer par les chefs de communauté ou bien un chef de village de 3ème degré ? Tu pars faire quoi là-bas ? Tu viens me demander. Même si ce qu’ils t’ont donné ne suffi pas, je peux doubler. Et tu ne vas même pas acheter. Pourquoi peux acheter le terrain pour faire l’agriculture alors que tout le monde veut le développement ? C’est ainsi qu’il a dit ‘’comme tu es venu me voir, je t’autorise à t’installer’’. Et le problème était résolu. Est-ce que le sultan refuse que les gens s’installent au niveau de la Rive gauche ? Je n’ai jamais appris cela. J’ai même donné mes cartes de visite à la communauté là-bas pour leur dire que là où vous habitez et travaillez, si quelqu’un vient vous déranger, appelez-moi directement. La population ne dit pas ceci parce que leurs chefs une fois de plus sont entrain de les convaincre de ne pas accepter ce qu’on veut faire pour qu’ils continuent de rester comme auparavant.

Mais ça ne va plus se passer comme ça. Nous allons travailler avec la population, elle va s’installer et travailler. J’ai même dit à certains qui n’ont même pas le terrain là-bas. J’ai dit ‘’on va arriver là-bas pour enlever tous ceux qui ont des faux titres fonciers’’. C’est mieux de le faire et de donner des terrains à ceux qui n’en ont pas pourtant ils vivent là-bas. Une personne ne peut pas venir vivre sur la tête de tout le monde et stimuler des intrigues qui ne sont pas à leur place. Ce n’est pas aujourd’hui que les Bamoun vivent avec les bamiléké ou les Haoussa…pourquoi aujourd’hui ça doit faire problème ? Il n’y a aucun problème à la Rive Gauche du Noun.

A vous entendre, désormais le palais va traiter directement avec les populations sans passer par les chefs traditionnels de 3ème degré supposés jouer le rôle de relai…

Les chefs sont les auxiliaires de l’administration ; ils n’ont rien à voir avec le sultanat. Les chefs n’ont rien à voir avec l’administration traditionnelle. L’auxiliaire de l’administration, c’est celui là qui est l’œil de l’administration sur un territoire bien défini ; que ce soit pour l’encadrement des populations, pour mettre la paix, organiser les comités de vigilance, faire des séminaires conscientisation, régler les petits litiges…mais le chef de village n’est pas celui qui commence à découper les terrains pour les distribuer ou les vendre.

Ce n’est pas du tout son rôle. Par contre, l’Etat a la mainmise sur les terres ; l’Etat peut occuper des espaces qu’il veut pour question d’utilité publique. S’il y a des gens qui ont fait des mises en valeur du site, il peut les dédommager. L’Etat reconnait au moins ces droits. L’Etat peut aussi octroyer des terrains à des structures d’utilité publique (église, mosquée…). Tout comme l’autorité traditionnelle qui a les droits ancestraux sur les terres avant les années 1974. Ce n’est pas parce que vous êtes devenu chef de village aujourd’hui, que vous allez penser avoir les droits ancestraux sur ces terres !

Comment est-on arrivé à des structures de villages organisées qui ont leurs chefs, leurs us et coutume, leurs forêts sacrées, les lieux d’initiation pour les chefs ?

C’est parce que le sultan a été trop calme. Il faut qu’on se dise les vérités. Laissez le sultan tranquille, laissez même tous les Bamoun tranquilles d’abord. Allez voir ce chef de Tenjouonoun qui a le la’akam et autre. Allez rencontrer le chef Bandjoun et dites-lui qu’il y a un de ses fils qui est aussi installé là-bas avec le la’akam, vous comprendrez sa réaction et on en reparlera. Ce n’est pas à nous d’en parler. Ils ont leur organisation traditionnelle, ça veut dire que si un d’eux s’organise à faire le la’akam, les rites autres comme le chef Bandjoun le fait chez lui, ce sera au chef Bandjoun de répondre. En tout cas, vous comprendrez que ces gens là ne peuvent même pas être reçus par leurs souches d’origine.

Les populations ont-elles raison de craindre que votre descente présage une escalade de tensions dans un futur proche ?

Si après mon passage, des craintes perdurent, c’est qu’il y a problème. Ce sera à eux de répondre parce que quand je suis arrivé, j’ai constaté que les populations étaient un peu crispées. Mais je les ai appelés. Certains étaient chez leur chef là, tous sont sortis, ils sont venus au carrefour. Je l’ai fait à Tenjouonoun et Momo au niveau du grand marché. L’attitude de la population laissait entendre qu’il y avait un problème. J’ai demandé à certains si on était venu empêcher à quelqu’un de jouir de ses biens. Je suis chez moi sur un domaine de 4000 mètres carré, pourquoi ça me gênerait que quelqu’un d’autre ait un terrain de 2000 mètres carrés à côté de moi ? Je leur ai dit de ne pas repousser les autres qui veulent également s’installer à côté d’eux s’ils n’empiètent pas sur leur domaine.

Mais quand on les rassure, les autres passent après nous pour susciter la crainte en eux. Ils le font parce qu’ils veulent absolument que les populations restent dans les mêmes positions qu’avant pour dire que personne ne plus s’installer. Ces chefs ne peuvent plus nous tromper. Nous connaissons déjà la mauvaise graine au niveau de la Rive, ce n’est pas la population, mais ce sont les chefs. Il faut que la population reste tranquille. Elle n’a aucun problème.

S’il y a un problème, les populations peuvent nous appeler directement et nous allons trouver des solutions immédiatement. Au sujet des parpaings au niveau du pont à l’entrée de Bandjoun, le sultan veut faire une double entrée qui symbolise le Noun ; l’entrée ‘’Bienvenu dans le Noun’’ pour que ceux qui entrent sachent qu’ils sont dans le Noun. En quoi ça les gêne que l’on érige cela ? J’ai invité les populations à regarder avec nous dans la même direction pour faire face à ces gens qui ont titré des centaines d’hectares même sans bananier.

Si ces chefs veulent continuer dans l’affrontement, ce sera à eux de supporter. Je leur ai dit que ce combat était important également pour préserver des places pour installer les enfants qu’ils sont entrain d’accoucher. Je voudrai d’ailleurs adresser des remerciements au sous-préfet de Foumbot qui prête une oreille très attentive sur l’évolution des problèmes fonciers de la Rive gauche. Je pense qu’avec lui, de concert avec l’autorité traditionnelle qu’est le Sultan, le préfet et les communautés de la Rive gauche, nous allons arriver à mettre de l’ordre dans le système de gestion des terres au niveau de la Rive gauche.

 

 © La Nouvelle Expression, Entretien mené par Vivien Tonfack, à Foumban, 20 avril 2020 



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