Depuis le 1er Mars 2019, certains cadres de la Direction informatique de la SCB-Cameroun sont en placés en détention provisoire dans les locaux de la direction régionale de la Police Judiciaire pour le littoral à Douala–Bonanjo, suite à une plainte du Directeur général de la dite structure le Marocain Mohammed Mejbar.
En effet selon nos sources d´information, la Banque aurait enregistré des pertes importantes consécutives à des virements suspects dans certains comptes.
Par contre, le ciblage des personnes interpellées et la vitesse d´exécution des opérations suscitent des interrogations car dans le système bancaire, les engagements et les mouvements financiers sont soumis à des niveau de responsabilité gérés par les accès et codes informatiques traçables. Il est donc curieux de savoir que certains responsables des systèmes d´information de la banque ayant des droits particuliers dans le dit système bancaire ne soient pas impliqués dans cette vague d´interpellations et d´ouverture d´enquête au premier niveau du faite de leur responsabilité hiérarchique dans le système informatisé de traitement des données.
Autre choses il est important de signaler que les multinationales installées au Cameroun dans comme dans d´autres pays africains et du monde , pour des besoins de sécurité de leurs opérations, gardent la main au niveau du siège centrale sur les niveaux d´accès et autres codes de gestions particuliers et sensibles qui engagent leur entreprise tant dans les filiales qu´au niveau de la maison mère.
La même illustration en est faite pour le cas de la SCB-Cameroun où la centrale des opérations et des engagements est logée et diligentée,à partir de Casablanca au Maroc, siège de la Attijariwafa Bank.
Toutefois, il n´est pas inutile de pousser notre interrogation sur des similitudes avec la cyberattaque détectée et déjouée en Afrique de l’Ouest à la BCEAO (Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest), et dans certaines Banques comme la CBAO Sénégal une autre filiale du Marocain Attijariwafa Bank, où des virements frauduleux ont été interceptés en janvier 2019.
Nous en appelons à la diligence de notre police judiciaire qui devra aller chercher loin pour comprendre et maîtriser ce système de gestion des établissements bancaires qui s´adosse sur une technologie efficace, traçable mais aussi vulnérable du fait des opérateurs, des usager, des cybercriminels ou des perturbations techniques liées au dysfonctionnement du système.
La procédure devra suivre son cours normal et que le plaignant aille jusqu´au bout de son action car nous avons souvent assisté à des situations où des plaignants ou contrevenants expatriés après l´enclenchement des procédures judiciaires qui les mettent parfois en mal sont souvent extirpés du Cameroun par des affectations ponctuelles qui les mettent à l´abri de toute poursuite ou de toute inculpation, laissant à leur suite des affaires pendantes et des personnes écrouées en prison parmi lesquelles se trouvent impliquées des innocents.
L´enquête est donc ouverte, la police judiciaire devra ratisser large dans cette procédure, et que l´équité prévale.
Nous resterons attentifs à la suite de cette affaire et de cette actualité dans le secteur bancaire en Afrique.
Seidou Ernest MOLUH MOUGNOL
IT Business Development & Strategic Consultant Camerounlink-Expert
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