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18.05.2016

L’ART DE LA GUERRE CHEZ LES BAMOUN : ELEMENTS DE STRATEGIES ET DE TACTIQUES MILITAIRES 

La guerre, malheureusement inhérente à la nature humaine, a été de tout temps pensée, pilotée et mise en œuvre avec art et intelligence. Aussi, maints théoriciens et praticiens de l’art et de la science militaires ont-ils mis au point des approches stratégiques au niveau conceptuel, et des procédés tactiques applicables sur le terrain des combats, pour affronter globalement et vaincre l’ennemi, ou se défendre efficacement face aux attaques. Il en est ainsi des recettes du très réputé Sun Tzu, auteur du célèbre ouvrage « L’Art de la guerre », ou de « la stratégie de la terre brulée » usitée par l’Almamy Samory Touré.

Les Bamoun, peuple conquérant installé dans le Département du Noun à l’Ouest du Cameroun, ne dérogent pas à cette règle de schématisation de la guerre. Ce royaume, fondé en 1394, est une fusion d’environ 200 tribus soumises et assimilées au fil des siècles par une succession de souverains dont l’ancêtre initial est le prince Tikar Nshare-Yen. Le ton offensif inauguré par ce monarque pionnier (1394- 1418), qui a soumis 18 peuplades au cours de son règne, a été perpétué par ses héritiers. Le plus illustre de ces continuateurs reste le roi Mbuombouo (1757-1814), particulièrement belliciste, qui a conquis 48 tribus pendant sa royauté et étendu les frontières du pays Bamoun aux fleuves Mapé, Noun, Ripâ et Nja. Ce souverain atypique a proclamé sa devise en ces termes : « Mon nom c’est la guerre, ma nourriture c’est guerre et mon lit c’est la guerre. Je vais poser les limites de mon royaume avec le sang et le fer noir, car les frontières tracées par le bouche s’effacent toujours ».
La pratique de la guerre, consubstantielle à l’existence du peuple Bamoun jusqu’au 20ème siècle, a cristallisé au sein de cette communauté des éléments remarquables de stratégies et de tactiques militaires qu’il importe de remémorer.

APRROCHES STRATEGIQUES

Au nombre des stratégies notables dans l’histoire guerrière des Bamoun, figurent la technique du serpent à deux têtes et la défense par les tranchées. Ces méthodes remarquables ont été employées dans des circonstances diverses.

La stratégie du serpent à deux têtes « Nue pèt tu »

Cette stratégie a fait tache d’huile sous le règne du roi Mboumbouo, pendant la longue guerre que ce monarque intrépide a livrée contre la tribu Pa Pou’ établie à l’Est du royaume Bamoun. Au moment où l’armée Bamoun, au bout d’une quatrième tentative, était sur le point vaincre cet ennemi particulièrement résistant, qui usait d’une bête monstrueuse et artificielle (Sânoumpout) pour dérouter ses agresseurs, l’on vint annoncer à Mbouombouo que son royaume était attaqué derrière lui, à l’Ouest de son territoire. Il s’agissait d’une incursion menée par les tribus Gbèntka’ et Mehre coalisées.

Dans ce contexte, le souverain Bamoun divisa son armée en deux groupes, dont l’un s’attela à achever sous son commandement la bataille contre le Pa Pou’, clôturée par une victoire. L’autre groupe fut dépêché à l’Ouest du pays Bamoun, où il fit obstruction à l’avancée de l’alliance Gbèntka’-Mehre, avant d’être rejoint par des renforts qui permirent de vaincre sur ce second front.

Ainsi naquit le symbole du serpent à deux têtes qui est l’emblème majeur de la royauté Bamoun. Ce blason est surtout la traduction d’une stratégie militaire de dédoublement des troupes, en contexte de fronts multiples. Pour y parvenir, l’armée Bamoun devait certainement disposer d’effectifs et de moyens logistiques considérables pour lui conférer une grande capacité de projection, de manière à pouvoir se déployer simultanément sur plusieurs théâtres.

La stratégie des tranchées « Nsem »

Cette autre stratégie a été développée à l’occasion d’une belligérance qui mit le peuple Bamoun en réelle difficulté, à l’aube du règne du roi Mbuombuo. Il s’agit de la guerre contre les Pa’re, des redoutables cavaliers qui vinrent plusieurs fois assiéger les Bamoun à domicile. La puissance de leurs attaques obligea Mbuembue à quitter son palais pour se réfugier dans les parages. Et pour faire échec à ces terribles assaillants, des tranchées (Nsem) furent creusées en ceinture autour de Foumban, la capitale du royaume Bamoun.

Cet immense fossé circulaire comportait des chausse-trapes camouflées par les hautes herbes. Au fond de ce géant trou étaient hissés des pieux taillés en pointe pour piéger les chevaux des attaquants Pa’re. L’ensemble de ces excavations était surmonté, côté cité, d’une haute muraille percée de meurtrières, servant à guetter l’arrivée de l’ennemi. Il y avait également, sur la ligne de ces remparts, de petites cases pour entreposer les armes (Danket), chacune donnant sur un quartier de Foumban.

Au lendemain du creusage de ces tranchées, les Pa’re revinrent à la charge et tombèrent dans ce guet-apens. De nombreux cavaliers et leurs grands chevaux s’empalèrent dans les pieux plantés au fond de ces trous géants. Ceux qui cherchaient à s’échapper de ce gouffre étaient empoignés par leurs boubous et achevés par les guerriers Bamoun. Les rescapés de cette chute furent réduits à lancer leurs flèches par-dessus les tranchées. Les soldats Bamoun traversèrent le fossé et décimèrent les agresseurs. Les fuyards furent poursuivis jusqu’au fleuve Mapé, à la lisière nord du royaume.

Les tranchées initiales ont été reformées par le roi Ngouwuo (1818-1863). Ces fosses restent en place dans le pourtour de Foumban où elles demeurent visibles jusqu’à nos jours. C’est le symbole d’un périmètre de défense, d’une stratégie militaire de repli défensif qui sauva l’Etat Bamoun d’un puissant ennemi.

PROCEDES TACTIQUES

L’armée Bamoun faisait usage de maintes techniques remarquables sur le terrain des combats. En fonction des dispositions de l’ennemi, des groupes tactiques spécifiques entraient en action. Il en est ainsi des Mendu’, des Gbèt Njine, des Tônyi, des Sue Pit, des Tùn Pit, et des Panka, entre autres.

Les Mendu’ ou les guerriers avant-coureurs

Lorsque que l’armée Bamoun allait en guerre et campait dans les environs du village ennemi, un soldat courageux pouvait sortir dans la nuit pour aller s’introduire chez l’adversaire. Cet avant-coureur se place discrètement devant une case jusqu’au lendemain. Ainsi, lorsque ses frères d’armes attaquent le village, il tue un ennemi en premier et crée l’effet de surprise, avant de se découvrir et de rejoindre les siens. Aussi s’exclame-t-il : « Je suis Mendu’ (celui qui commence) ». Est également Mendu’, le soldat qui tue le premier un ennemi poursuivi par plusieurs.

Les Ghâ Gbèt Njine ou les guerriers repousseurs

Lorsque les troupes Bamoun, sous pression, battaient en retraite devant les combattants ennemis, certains soldats Bamoun se cachent dans les herbes au point de ne plus être vus par leurs poursuivants. A l’approche de ceux-ci, ils se lèvent brusquement et tuent un certain nombre d’ennemis de manière à créer la panique dans le camp adverse, repousser l’attaque, et reprendre l’initiative. Ces guerriers repousseurs sont appelés Ghâ Gbèt Njine (ceux qui coupent et remettent).

Les Tônyi et les Sue Pit ou les guerriers attaquants et embusqués
Lorsque l’armée Bamoun faisait face à un adversaire impénétrable, un groupe de soldats téméraires dépêchés à l’assaut, attaque courageusement le village ennemi en poussant des cris. Les ennemis se mettent à la poursuite de ces guerriers attaquants appelés Tônyi (ceux qui percent et entrent).
En même temps, un autre groupe de combattants Bamoun dissimulés dans les herbes et soigneusement alignés, se poste à l’entrée du village ennemi. Ces guerriers sont dénommés Sue Pit (ceux qui mettent la guerre). Le dernier de la ligne tient un sifflet.

Lancés aux trousses des Tônyi qu’ils croient être leurs seuls adversaires, les troupes ennemies viennent traverser les Sue Pit embusqués dans les herbes. C’est alors que le dernier élément de la ligne siffle pour réveiller ses compagnons. Tous se lèvent et tuent les adversaires en grand nombre, ouvrant ainsi la voie au reste de l’armée Bamoun.

Les Tùn Pit ou les preneurs à revers

Lorsque la guerre était acharnée et qu’il faille plier l’ennemi, un groupe d’intrépides guerriers Bamoun se détache pour aller prendre position derrière l’armée adverse. Ces soldats avancent en rampant dans les herbes, sans se laisser apercevoir. Dès qu’ils parviennent à l’arrière des troupes ennemies, ils surgissent et tuent un grand nombre. Ces preneurs à revers sont appelés Tùn Pit (ceux qui coupent la guerre).

Les Panka ou les défenseurs en haies

Lors de l’ultime bataille de la guerre contre les Pa Pou’, le roi Mbuombuo fut pris dans un bourbier alors qu’il faisait face à une horde de guerriers ennemis. Le souverain Bamoun fut alors défendu par sa garde rapprochée qui forma plusieurs haies autour de lui, tel un rempart. Certains de ces fidèles furent décimés, mais d’autres résistèrent jusqu’à l’arrivée des renforts. Ces soldats furent baptisés Panka (ceux qui construisent des haies), en référence à la tactique protectrice qu’ils avaient employées.

En définitive, l’on peut noter que les Bamoun ont mis à contribution des stratégies et des tactiques militaires marquantes, pour réaliser les multiples conquêtes qui rehaussent leur histoire. Ils faisaient bon usage des techniques de positionnement, d’étreinte, de camouflage, d’embuscade, d’incitation, d’attaque et de repli, pour ne citer que cela. Une étude approfondie de l’art de la guerre chez ce peuple belliqueux des grassfields ne manquerait pas d’intérêt./-

Par Alexis MOULIOM NJIVAH

Sources:
- Ibrahim Njoya, Histoire et coutumes des Bamouns (traduction de Libonar oska), 1952.
- André Tetmoun Njingoumbé, De l’intelligence en guerre chez les Bamoun, 2004.
- Alexis Mouliom Njivah, Le serpent à deux têtes ou la victoire sur deux fronts, 2014.
- Divers entretiens.


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