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20.02.2014
L’AEND-NDISHUT entre séminaire et scanner!
Ce samedi 15 février 2014, l’Association des Etudiants du Noun à Douala (AEND-DISHUT) a organisé un séminaire sur les techniques de communication dans les associations, la gestion du temps et le management associatif. Cette rencontre a permis aux participants de passer leur association au scanner pour trouver des solutions aux problèmes dont elle souffre depuis un certain temps. Les intervenants quant à eux ont prodigué des recommandations dont la mise en œuvre constituera une action salutaire.
Douze heures 30 minutes, les étudiants de l’ESSEC de Douala sont en pause. Le forum du « Temple par Excellence du Management » est rempli d’étudiants. Pendant que les uns montent, les autres descendent. Des petits groupes d’étudiants se sont formés autour des tableaux installés dans tous les côtés du forum pour effectuer des travaux de groupe. C’est la fièvre des examens marquant la fin du premier semestre qui monte ! Dans tout ce brouhaha, quelques étudiants ressortissants du département Noun alignent des chaises à l’intérieur du hall ! En fait c’est là, l’endroit qui devra accueillir dans une trentaine de minutes le premier séminaire organisé par le bureau exécutif nouvellement élu à l’AEND-NDISHUT. Le président nouvellement élu de l‘AEND de la consultation du 07 Décembre 2013 NGOUMBE Bachirou Forever, en organisant ce séminaire avait pour vision «… de jeter les bases d’une nouvelle façon de faire » avait t-il lancé lors de sa pris de fonction.
Aux grands maux donc les grands remèdes ; C’est pour cela qu’il est allé chercher au rang des plus pointus, disponibles et volontaires un stratège en communication et un ancien membre de l’Association. Le premier est un Consultant en communication numérique auprès de la Communauté Urbaine de Douala, Administrateur Directeur Général du Groupe Cameroun Link Communications Networks, et Promoteur du site web portail du peuple Bamoun www.Royaume Bamoun.com. Lui, Monsieur Seidou Ernest MOLUH MOUGNOL, avait-il accepté sans ambages de venir entretenir ses petits frères sur « les techniques de communication dans une association ». Le second, par contre est Enseignant et Chef de Département du Droit Fondamental en faculté des sciences politique et juridique (FSPJ) de l’Université de Douala, ancien président de l’AEN de Yaoundé en 1990 et aujourd’hui un des parrains attitré de l’AEND. Lui c’est, Monsieur le Dr FOMCHIGBOU Jean Jules communément appelé « wâ » par les étudiants de part le poste d’ancien de l’Eglise Evangélique du Cameroun qu’il occupe pour dire « père », n’avait ménagé aucun effort pour servir du point ses enfants sur les thèmes « La gestion du temps dans une réunion » et « le management associatif »
Treize heures pile, le premier invité fait son apparition accompagné du président et sa suite qui l’escortent. C’est le temps de se lever pour accueillir le grand frère MOUGNOL qui répondait pour la deuxième fois à l’invitation de l’AEND. La première ayant fait l’objet d’une brillante prestation lors de la conférence sur le thème « La contribution de l’élite BAMOUN pour la développement du département du Noun » organisée le 14 Décembre 2013 en prélude aux festivités marquant les 20 ans de l’AEND, à la Salle de Conférences de la Caisse du Développement de la Pêche Maritime de Mboppi. Cette autre retrouvaille intellectuelle permettra à l’AEND d’activer le processus de modernisation de sa façon de communiquer.
« Au nom de tous les membres de l’AEND, je vous souhaite la bienvenue parmi nous et merci une fois de plus d’avoir accepté de venir nous éclairé…l’AEND a besoin de retrouver ses lettre de noblesse d’antan et pour cela, elle doit compter sur des personnes comme vous… » Avait déclaré le président en exercice dans son mot de circonstance en guise d’ouverture du séminaire. Cela a suivi comme le prévoyait l’ordre du jour des présentations personnelles par une trentaine de participants parmi lesquels le président et quelques membres de l’AEND annexe de l’Ecole Supérieure de Gestion/ Institut Supérieur et des technologies Avancée (ESG-ISTA). Ensuite vint le moment pour l‘intervenant de commencer !
RENDRE LA COMMUNICATION D’UNE ASSOCIATION EFFICACE
Après avoir exprimé toute sa fierté de retrouver les siens et sa volonté «… de toujours voler au secours des ses cadets en donnant tout ce qu’on a de substantiel » notre exposant s’est brillamment présenté et a rappelé le thème puis la nécessité de communiquer avant de poser la problématique suivante : qu’est-ce que la communication ? Comment communiquer efficacement dans une association? Et bien pour Monsieur MOUGNOL, la communication suppose une trajectoire ou un canal par lequel on fait circuler d’un point émetteur vers un point récepteur, un message, une ou plusieurs informations spécifiques pour un but précis. Le but fondamental étant ainsi d’informer, de sensibiliser, d’éduquer, de susciter l’intérêt ou de faire agir une cible bien précise.
Si une entreprise communique donc, son objectif prioritaire est la recherche du profit tandis qu’une association communique pour créer, entretenir et étendre des liens entre des personnes qui partagent la même idéologie, les mêmes objectifs. Pour être plus pratique, Monsieur le panéliste a mis l’AEND au centre du cas pratique en disant que l’efficacité de la communication au sein de cette entité se veut d’abord interne par la création et le renforcement d’un lien de solidarité durable entre les membres et susciter en eux l’esprit d’appartenance à un groupe, une façon de penser et d’agir qui sera en fait leur identité remarquable ». Il faudrait ainsi savoir présenter l’association en quelques mots et en peu de temps, maîtriser et promouvoir les indices forts et sensibles de son identité que sont la dénomination, le sigle, la devise, le logo, les couleurs, les objectifs, les statuts le règlement intérieur…pour être capable de présenter et promouvoir une image de marque rentable auprès des publics cibles. Pour faciliter la compréhension, l’intervenant a procédé à une série de questions diagnostic : Comment communiquez-vous ? Avez-vous un site web ou du moins une page dans les réseaux sociaux Facebook et autres? L’AEND a-t-elle une boite e-mail ? Les membres ont-ils adresse e-mail ? Si oui quel est le but recherché et quel usage en est fait ? Communiquez-vous par la voie de presse, radio, télévision ?...Les réponses à ces questions n’ayant pas été satisfaisantes ont amené l’exposant à procéder directement par le constat froid des insuffisances et les recommandations.
LES ENSEIGNEMENTS D’UNE AMELIORATION DE LA COMMUNICATION AU SEIN DE L’AEND
Avec les NTIC aujourd’hui, la communication de groupe est devenue plus simple fluide et efficace. Pour convoquer une réunion ou envoyer un compte rendu aux membres par exemple, un simple message téléphonique ou un mail en boucle suffit pour contacter tout le monde au bout d’un clic et dans des délais très courts est informé. Pour rendre la communication interne efficace et transparente, les membres devront tout d’abord disposer d’un exemplaire des statuts et du règlement intérieur pour maîtriser l’organisation et le fonctionnement de l’association ; les membres devront toujours être informés du plan d’action, du bilan financier, du budget, des activités etc. Après avoir mis les bases d’une communication interne, l’AEND peut ainsi s’ouvrir au monde extérieur par la création d’un site web dans lequel elle peut mieux présenter son organisation, ses missions, ses projets, sa structure financière et sa vision futuriste ; l’association peut également créer son journal qui greffé au site internet favorisera l’adhésion des nouveaux membres et de développer sa crédibilité vis à vis de l’extérieur. Elle peut communiquer par relation presse c´est-à-dire par apparition dans les journaux écrits et en allant dans des émissions spécialisées (radio ou télé) pour expliquer ce qu’elle fait de bien. Elle doit avoir une page Facebook et d’autres fenêtres sur le web pour communiquer efficacement.
En gros, les actions de communication bien menées disaient Monsieur MOUGNOL en concluant, font d’une association « une maison de verre » c´est-à-dire un groupe transparent et crédible aux yeux de ses membres, de partenaires et du reste du monde. A ces mots Monsieur MOUGNOL peut s’arrêter pour laisser place à la phase des questions réponses et ce, au moment où arrive le second exposant, le Dr Jean Jules.
LES INQUIETUDES DES PARTICIPANTS
Plusieurs questions ont été posées et la première portait sur le coût et les compétences nécessaires pour la création, l’hébergement, l’utilisation et l’administration d’un site web. Pour le panéliste, la question du coût ne se pose pas parce que les étudiants ont des personnes prêtes et disposées comme lui à leur donner un coup de main pour des projets valables. Quant aux compétences, il a signalé avec insistance que la ressource humaine devrait provenir de l’intérieur, et qu’il est inadmissible qu’un étudiant de nos jours soit analphabète numérique, car ne possédant pas de connaissance dans ce domaine qui domine, dirige le monde et fait craquer les dimensions. Il serait ainsi impossible pour cet étudiant de se mouvoir de renforcer et de parfaire ses connaissances à travers la recherche qui s’ajuste tous les jours à la poussée technologique et le projet de numérisation de la bibliothèque de l’Université de Douala lancé récemment par le Recteur en est une illustration d’envergure.
Aussi a-t-il ajouté que la l’AEND devra se doter un annuaire des compétences numérique qui permettra de mieux affronter les complexités du monde de l’emploi et faciliter l’orientation et l’insertion dans le milieu professionnel.
Sur la question concernant l’intérêt, l’adhésion et la fidélisation des membres, il a noté que la diversification des activités reste la solution idéale car chacun des membres y retrouveras un intérêt ou une passion autour des activités telles que les visite d’entreprises, les matches de football, les kermesses les journées gastronomiques, les soirées culturelles, l’excellence et le soutien académique, les excursions...
On dirait que son intervention avait éclairé certain membres car ceux-ci ont commencé à se plaindre des insuffisances criardes en accusant le bureau exécutif de déficit communicationnel au quel s’ajoute la mauvaise organisation et les abus de pouvoir. Ces récriminations ont créé une sorte de jeux de pingpong entre les instances suscitées et les membres en question. Mais pour notre panéliste les instances comme le conseil de sages, le sénat et toute autre forme d‘organes qui sont créés au sein des associations ne sont pas conformes à la loi N° 90/053 du 09/décembre 2009 sur la liberté d’association au Cameroun, et contribuent à politiser l’organisation, à affaiblir et à prendre le dessus sur le bureau exécutif. Il est donc temps a-t-il déclaré que l’AEN s’ajuste à la norme et révise ses statuts et son règlement intérieur. C’est à travers ces mots qu’a pris fin la première intervention et le président a repris la parole pour introduire le second panéliste, il était déjà 16 heures passées de 40min.
Au regard des contraintes de temps, le Dr Jean Jules en s’excusant de son léger retard, salué la présence et félicité Monsieur MOUGNOL pour la qualité et la pertinence de son exposé et a opté de rester dans le couloir de ce premier exposé qu’il a qualifié de capital pour une organisation efficace et durable de l’AEND. Il est ainsi largement revenu sur les propos de son prédécesseur qu’il avait suivi avec beaucoup d’intérêt sur la présentation de l’aspect organisationnel d’une association. Sa première remarque portait sur des manquements observés dans « les statuts » notamment sur les rôles des membres du bureau à travers les doubles emplois, et les confusions dans les rôles et les attributions sur le plan global et à travers certains postes tels que le contrôleur de gestion, le commissaire au compte, et l’implication du commissaire aux comptes dans le processus de décaissement des fonds. Il n’a pas manqué de renchérir qu’il est solidaire au propos de son prédécesseur par rapport au rôle flou et trouble du conseil des sages et du sénat. Le Dr Jean Jules a été claire du fait que l’AEND doit créer des antennes académiques dans les facultés, s’ouvrir aux organismes comme l’UNESCO, le CROIX ROUGE , et enfin créer des démembrements afin de renforcer l’unité et fédérer les énergies pour plus de cohésion et de solidarité au sein de la communauté estudiantine des ressortissants du département du Noun dans le littoral.
En réalité, de toutes ces deux interventions, il a été relevé que les problèmes de fond sont la crise communicationnelle, les insuffisances et les disfonctionnements notés dans les statuts et dans la gestion opérationnelle et quotidienne de l’association. A cet effet, les deux panélistes ont demandé au président de convoquer une réunion extraordinaire où les membres se réuniront pour statuer, échanger et délibérer sur les problèmes internes qui minent l’association et ternissent son image de marque. Une commission sera constituée pour le toilettage des statuts. En fin il faudra jeter les bases du processus de fédération de toutes les associations des étudiants de Douala. Toutes ces recommandations sont des véritables défis que le nouveau bureau devra relever.
Ce ci dit le courage la détermination, l’humilité et l’intérêt commun resteront les règles essentielles qui devront régir leurs comportements et caractériser leurs actes. On peut dont se dire que du séminaire, l’AEND-NDISHUT a fait son scanner.
Par Youssouf Youssouf de Mounchingam,
Etudiant à l´ESSEC.
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