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NAISSANCE DU ROYAUME BAMOUN

 
Les Bamoum, les Banso et les Bafia sont d`origine Egyptienne, (de la Grande Egypte).


Les Bamoum, les Banso et les Bafia sont d´origine Egyptienne, (de la Grande Egypte).

Avide de liberté, une famille s´enfuit d´Egypte et progresse vers le sud. Sa descendance pour des besoins de survie s´installe dans l´actuelle ADAMAOUA et fonde les Mboum qui émigrent vers la vallée du Mbam . Ils s’installent à Mbankim où ils soumettent les populations auchtotones. C’est de cette dynastie fondée par les fugitifs que les Mboum nomment "TIKAR" (qui signifie "Errants"), que sortiront bien plus tard les fondateurs des Bamoun , Bafia  et Banso.

Cette version est confirmée par les historiens, à l’exemple du Prince Dika Akwa.

Vers le 13ème siècle, après la mort de Fonrifum (Roi de Rifum ou Tikar), son fils Dikum, au détriment du très ambitieux Nchare est désigné comme successeur. Ce dernier en est très vexé, et sa mère la reine Yen se sent déshonorée. D’un commun accord, ils décident de s’en aller hors du royaume. La reine réunit donc ses cinq enfants et quelques fidèles. Et, un matin, ils quittent le pays et prennent la direction du mont Léké à une dizaine de kilomètres de là où ils espèrent trouver refuge afin d’échapper à la colère du nouveau monarque décidé à punir les contestataires.                                         
        Installés sur le mont Léké, les fugitifs ne tardent pas à se rendre compte qu´ils ne sont pas en sécurité et décident de progresser vers la droite à l´Ouest. Njimongha, l’un des neveux du feu roi qui, à cause de l‘affection qu’il porte à son cousin Nchare, s’est joint au groupe. Il connaît mieux le pays et a souvent entendu parler de la cruauté des hommes d´une tribu Tikar nommée Manté. Il suggère à ses compagnons de se diriger vers la gauche afin de traverser le fleuve Ripah (actuel Mbam) à son confluent avec le fleuve Mvi et de se rendre à Njipou.

Suivant cet itinéraire, les fugitifs arrivent sans encombre au bord du fleuve Mbam. C´est là que se présente le premier obstacle.  Le groupe, tel il est, représente un poids supérieur à celui que peut supporter la pirogue qu´ils doivent emprunter pour traverser le fleuve Mbam.

A ce niveau de l’histoire, il est important de désigner nommément ceux des membres de ce groupe qui auront un rôle relativement important à jouer. Ce sont les cinq enfants de la reine YEN : Fomban, Koumjouon,  Nchare, Mfom et Nguonsoh. Les autres membres de la famille faisant partie du groupe sont : Njimongha et Monka, la jeune sœur de la reine Yen.

Ceux des membres qui furent désignés pour traverser avec la reine sont: Njimonchare, Njimonchiain, Njimonfonpoudou, Njimonda, Njimonyieka, Njiamanka, Njiafa, Njiagha, Njiahout, Njianga et Njimanaka.

Quand ils atteignirent l´autre rive la reine Yen ordonna que la pirogue fût détruite, condamnant ainsi deux de ses enfants et leurs compagnons à demeurer sur les terres des Tikars. Certains historiens attribuent cette décision de la reine à sa crainte d´embarquer tous ses enfants vers l´inconnu, dans une aventure qui s´annonçait périlleuse.                               
           Réalisant qu´ils avaient été volontairement abandonnés par leur mère, Fombam et Ngounsoh, après avoir longtemps pleuré, décidèrent d´agir. Ils se concertèrent et optèrent pour la solution d´une aventure en deux groupes séparés. Suivi de quelques hommes,j Fomban descendit la rive du Mbam et alla s´installer  dans un lieu appelé Ditam où il créa la tribu des Bafia.  Ngouonsoh, quant à elle, accompagnée de quelques sujets, remonta le fleuve à la recherche d´un endroit où ils pourraient le traverser à pied. C´est ainsi qu´à l´affluent du Mvi, ils purent rejoindre l’autre rive et poursuivirent leur marche sur le long du cours d´eau jusqu´à sa source à Kumbo. Elle y installa son domaine et créa la tribu des Banso.                                                                                     

Dans la périlleuse progression de la Reine Yen et de ses compagnons, un accident survint à l´entrée de la forêt. Un buffle jaillit soudainement et fonça sur le groupe. Avant d´être abattu, l’animal eut le temps de donner un coup de cornes à la Reine Yen et la blessa grièvement. Cet accident apparut comme les prémices d´une succession de malheurs et affecta le moral de tous les membres du groupe. Informés du fait que le célèbre devin Monkoup et sa tribu étaient installés sur la montagne devant eux, ils décidèrent d´aller lui demander l’hospitalité et de le consulter. Monkoup les reçut et vit tout de suite que les nouveaux venus avaient des idées de conquérants. Il ne manifesta pas la peur et ce, d´autant moins, qu´il avait sur son éternel bonnet un nid de guêpes qui  le rendait invulnérable. Ainsi protégé, il était impossible pour toute personne mal intentionnée de pouvoir l’approcher.  

Le temps passait et les nouveaux venus n´arrivaient toujours pas à trouver le moyen de soumettre Monkoup, le chef de leur communauté d’accueil. L´occasion se présenta un jour où dans une bonne ambiance éthylique, Monkoup accepta de se faire servir du vin dans l’une des cornes du buffle qui avait été abattu. N´ayant jamais bu dans cette espèce d’ustensile, il le tint maladroitement et s´en couvrit la vue chaque fois qu’il buvait une gorgée. C´est à l’un de ses moments que Nchare, armée d´une canne, bondit et arracha le nid de guêpes protecteur de Monkoup qui fut aussitôt assailli, battu et soumis. Reconnaissant la force conquérante de ses invités, il abdiqua. Jusqu´à ce jour, en souvenir de la soumission du puissant Monkoup au roi des Bamoun, la corne est jalousement gardée par ses successeurs dans le domaine de Nji Monkoup, dans l´actuel MAYO. L´autre corne du buffle, devenue propriété royale, se trouve au palais du roi. Seul le monarque a le droit d’y boire. Il faut relever en passant que selon les historiens, c´est peut-être dans la recherche des voies et moyens pour soumettre Monkoup, que la Reine Yen lui donna sa jeune sœur Monka en mariage. Cette union anoblit Monkoup et lui conféra le titre Nji.                       

A partir de Mayo, les nouveaux maîtres organisèrent des combats, conquirent d´autres tribus. Comme celle de Fonnouere; l’une des tribus Tikar refugiée à Magba. Ils soumirent plusieurs chefs de tribus tels que: Fonpagemagnit.  Fonpagekutut.  Fonparen. Fonkuputt. Fonmoguon.                         
          Quelque temps plus tard, affaiblie par sa blessure, la Reine Yen mourut avant la grande bataille pour la prise de Njimon. Elle fut enterrée dans un cimetière réservé à elle seule qui n´accueillit plus tard que la dépouille de sa sœur Monka. Ce lieu est aujourd´hui l’un des sites sacrés du royaume bamoun.

Durant la marche pour l´assaut de Njimon, ils conquirent plusieurs tribus en soumettant de nombreux rois. Ainsi tombèrent: Fondouobouh, Nfonpalap. Fonpayat, etc…. Le seul dont la soumission posa quelques problèmes qui vaillent la peine d´être contés, fut  le roi Nfonchom.

Dans la compréhension de l´histoire du royaume Bamoun, la soumission d’un roi de tribu n´était effective qu’après une bataille gagnée, et son abdication.  Fonchom refusant de se battre, ne pouvait être soumis. Sa stratégie était toute simple : chaque fois que des conquérants arrivaient, ils le trouvaient toujours seul dans le village entourés des femmes et des enfants. Ils étaient donc obligés de rebrousser chemin, ne pouvant s’attaquer à des femmes et des enfants. C´était la règle.                                                    

C’est un habitant du village voisin, nommé Fonlafu, qui vint informer les conquerants de la stratégie de Fonchom. Contre la promesse d´énormes cadeaux et d´un titre de notabilité, il leur dévoila que Fonchom avait fait construire un barrage sur la rivière Moloupet où tous les hommes de sa tribu allaient se cacher pour éviter la bataille.
La fois suivante, quand les troupes de conquérants arrivèrent et ne trouvèrent aucun combattant au village, ils se rendirent tout droit au barrage qu´ils détruisirent. C´est ainsi que l´eau emporta tous les hommes de Fonchom qui alors, abdiqua et se soumit. C´est à partir de cette époque que la rivière Meloupet porte le nom Miepouen (qui finit les hommes)

Vint le jour où il fallut choisir un guide (roi) pour diriger le groupe de conquérants d´origine Tikar. La tradition voulant que ce fût quelqu´un ayant un sang noble, ce guide ne pouvait être que l´un des fils ou des filles du Roi Fonrifum ; plus précisément un des enfants de feue la reine Yen. Les aspirants furent Koumjouom, Nchare et leur sœur Mfom. Les trois prétendants devaient faire une compétition en vue de la désignation du roi. La discipline choisie fut une course sur une distance d´un peu moins de cents mètres à partir du tronc d´arbre où étaient assis les trois prétendants. Le premier à poser le pied sur la pierre allait devenir le roi.

Njimongha, en sa qualité de neveu de Forifoum, fut chargé de donner le signal de départ.
           Koumjouom, grand, costaud et bien bâti d’un point de vue sportif, jubilait d’avance. Il voyait bien qu´il partait favori. Face à lui, Nchare petit et fluet n´avait aucune chance... Pourtant, tout le monde souhaitait que Nchare devint roi. La raison était simple : au contraire de son frère qui était arrogant et antipathique, Nchare était modeste, affable et sociable. Quand approcha l’heure du départ, Njimongha s’avança très discrètement vers Mfom et lui donna quelques consignes. Celle-ci alla s’asseoir sur le tronc d’arbre, emprisonna sous ses fesses, un pan du pagne de Koumjouom. Quand Njimongha vint donner le signal du départ, Mfom eut de la peine à lever son gros corps, comme par mégarde, retardant en même temps le démarrage de Koumjouom. Nchare fonça tête basse et gagna la compétition. Les youyous de la victoire couvrirent les pleurs et les plaintes de Koumjouom qui n´arrêtait pas de repéter: (Ngnicha! Nghicha qui signifie ; Je suis seul....Je suis seul). Ses plaintes, personne n’en eut cure. Nchare devint Roi.

 De nos jours, cette scène est rejouée à l´occasion de l´intronisation de chaque nouveau monarque Bamoun.
     Quand Nchare devint roi, il avait déjà un important  territoire et une importante population sur lesquels il allait régner. ce qui impliquait une sérieuse organisation.

Sa grande sagesse fut la décision d’abandonner la langue des Tikars et d’adopter le Shumom qui était celle parlée par toutes les tribus qui constituaient son nouveau royaume

Vint le jour où il décida de tenir une réunion au sommet, à Njimon la capitale du royaume, afin de créer les structures qui devaient concourir à la prise des grandes décisions.

 Il n’eut autour de lui que sept des hommes dont il fit des Nkoms.              Le matin suivant, le roi fit venir Njimongha et lui demanda où ils étaient pour justifier leur absence à la réunion. Ce dernier lui répondit qu’ils étaient partis accompagner leurs camarades Njiahout, Njimonchié et Njimonfonpoudou  chez leurs futures épouses.

« Vous étiez  donc à la chasse aux femmes ? s’indigna le roi. Je vais de ce fait, faire de vous sept des Nji Nghetngou. Toi ,Njimongha, tu seras le chef (Nfonme) des Nji Nghetngou, pendant que Njimonchare sera  le chef (Nfonme) des Nkoms. Je n’oublie pas l’aide que tu m’as apportée. En même temps, je fais de toi le Chef des armées Toupanka.  Et maudit sera, quiconque dans ma lignée, qui oserait se dresser contre toi . Il ne connaîtra jamais la paix et aura une fin qui sera pour lui une délivrance. Va de ce pas t’installer à Manchint. Tu t’y reposeras tranquillement et te réchaufferas auprès du feu en compagnie des autres Nji Nghetngou.

Ainsi cet endroit, fut baptisé Mayo, littéralement, lieu de réchauffement.                                       

Le Roi, comme il avait placé sept pierres à Njimom la capitale pour le Conseil supérieur des Nkoms, en  plaça sept autres à Mayo pour le Conseil supérieur des Nji Nghetngou.

Les deux chambres furent :

-Le Conseil supérieur des Nkoms, placé sous l’autorité de Njimonchare :

Njiasssom, Njikoumjouo, Njiamaka, Njiagha, Njimonaka et NJjiafa.

-LeConseil supérieur des Nji Nghetngou, placé sous l’autorité de Njimongha :  Njimonchain, Njimonfonpoudou,  Njimonyieka,  Njiahout, Njimonda, et  Njiaga.

Nous avons donc, selon ce qui précède, une vision de ce que nous pouvons appeler le premier gouvernement formé par le roi Nchare Yen alors qu’il était encore à la conquête de territoires en vue de bâtir son  royaume.

On peut supposer que dans son cerveau, il avait l’image d’un grand royaume sur lequel il allait régner. Ce qui explique qu’au lieu d’organiser une armée de conquête, il ait choisi de créer deux institutions qui devaient contribuer à la prise des grandes décisions. Ces institutions, depuis plus de six siècles ont survécu à tous ses successeurs.

L’autre particularité du Conseil supérieur des Nkoms et du conseil supérieur des Nghetngou est que la tradition, au fil des siècles, a pérennisé une succession nominative. Par contre, au Palais, on observe que dans la lignée royale de Nchare Yen, chacun des nouveaux rois successeurs a régné sous son nom de naissance. La tradition veut que chacun des successeurs des Nkoms et des Nghetngou mette en avant le nom originel du premier notable venu de Rifum.

Les Nji Nghetngou étaient autonomes , ceci qui explique les vastes étendues de terre qui leur furent allouées. Les Nkoms, obligés de rester regroupés autour du roi Nchare Yen ne bénéficièrent pas de cet avantage.

« Et comment en êtes- vous sûrs ? leur demanda  le roi ? »

« Elle n’arrêtait pas de lui dire (soma) serre-moi. »

Une monarchie était née, Pourtant, il manquait certains ingrédients qui devaient la sacraliser.

Il organisa donc un voyage et retourna à Rifum comme s’il  s’était désolidarisé du groupe des fugitifs. Il réussit à recouvrer tous ses privilèges de neveu du roi Fonrifum qui lui donnaient accès à tous les endroits importants du palais. Il parvint à subtiliser des instruments de la société secrète, le Ngueri et revint à Njimon.

Nchare installa donc sa société de Ngueri et nomma à sa tête son fils aîné Njibouejé.

Nchare fut un conquérant rusé.  On estime à plus de dix-huit le nombre de souverains qu’il soumît. Il sût organiser le royaume et en modeler les institutions sur celles du royaume Tikar. Il installa la capitale du royaume à Njimom.

D’autres prétendent que Nchare n’arriva pas à Foumban et qu’il mourut avant la conquête de Foumban. Ils allèguent que c’est la raison pour laquelle sa tombe se trouve aux  environs du marché de Njimon.           

A suivre….

Par maître Aboubakar MOUNPAIN   



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La légende commence
En l’an 1394, un jeune prince tikar, en compagnie de deux de ses oncles, Morunta et Nguonso, quitta sa contré à Rifum dans la vallée du Mbam.

origines des bamoun
L’actuel territoire des Bamoun a été occupé par les immigrés Tikar en plusieurs étapes.

SEUL PEUPLE, UNE SEULE LANGUE, UN SEUL TRONE
Le pays Bamoun est une grande ‘’ fédération de peuples ‘’ qui a forgé son unité au cours des siècles .Deux cent ethnies, les Tùe, qui soumises par la ruse ou la force sont devenus Bamoun, parlant une seule langue. Les Bamoun sont dirigés par un Ro


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