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"Au fil du voyage" de Serges Ngounga

 
Premier recueil de poésie de Serges NGOUNGA, Au Fil du Voyage est, comme le suggère le titre, une invite à un voyage sans itinéraire précis, sans destination fixée d’avance


Liss Kihindou – Journaliste au  magazine AMINA – Mars 08

Premier recueil de poésie de Serges NGOUNGA, Au Fil du Voyage est, comme le suggère le titre, une invite à un voyage sans itinéraire précis, sans destination fixée d’avance. On se laisse aller au gré des expériences et des humeurs de l’auteur, empruntant les courants mélancoliques du souvenir ou les fleuves de l’espérance, explorant les lacs de la sagesse philosophique ou les torrents de la révolte.

La métaphore aquatique est au cœur de ce recueil, comme on peut le voir dans le poème liminaire du recueil. L’auteur y présente son livre comme une rivière, un fleuve, un océan, qu’importe, dans lequel le lecteur est invité à pêcher les aliments qui lui sembleront substantiels :
A présent, la pêche est ouverte et libre,
A chacun de s’approprier ce qui n’est plus à moi...
De rentrer en possession de ces pensées,
De ces jets, de ces mots qui ne m’appartiennent plus...
Tout le plaisir de ce livre est dans la découverte de textes variés. Ils se succèdent les uns aux autres sans apparente organisation, on ne trouvera par exemple pas de répartition des poèmes en parties.

Cependant des motifs tissent un lien entre eux, comme par exemple la récurrence du bruit qui ne se laisse pas ignorer : « Ton nom tonne comme un tonnerre d’amour » lit-on page 27 dans le poème consacré à Nelson MANDELA ; plus loin, dans ‘‘Un amour impossible’’, on lit « Un tonnerre de sentiments a grondé » (p. 71). Dans un autre texte, le poète donne un conseil à tout homme épris d’une femme : « Lorsqu’elle aime, elle se donne entièrement », mais «  Sa colère tonne comme celle de Zeus » (p. 80).

L’auteur rend hommage à des personnalités qui honorent l’Afrique comme Mandela et Léopold Sédar Senghor qui «  préféra la joie des livres à la gloire des palais » (p. 29), ainsi qu’à la Mère :

Mère,
Je te bénis et je te remercie pour ton amour
 Tu es et a été la sève nourricière de mon existence
Ton sein a été le délice de mes gourmandises
Tu es la lumière éclairant mon parcours
Tu es le recours de ma vie tumultueuse

Mais cette mère qui donne la vie, nourrit et accompagne l’enfant tout au long de ses apprentissages, même lorsqu’elle est absente physiquement, préfigure aussi cette mère Afrique toujours présente dans les pensées de l’immigré, dont les désillusions, la solitude sont évoquées dans le poème ‘‘Loin de mes terres’’. Celui qui est loin de sa terre natale, comme l’est Serges NGOUNGA, Francilien né au Cameroun, n’oublie pas d’où il vient. Il déplore les tragédies qui fragilisent l’Afrique ainsi que la dispersion de ses enfants, mais peut-être que c’est d’eux que renaîtra l’espoir, d’où les interpellations du poète :

Mère Afrique, lève-toi

Rassemble tes enfants au-delà de leurs différences (...)
Mère Afrique, lève-toi
Tes enfants sont déjà sur le chemin de la reconquête
Avec patience et fierté, ils apporteront chacun
Une pierre à l’édifice d’un monde nouveau (P. 25-26)

Serges NGOUNGA se montre aussi poète engagé, comme dans ‘‘Darfour, un cri dans le désert’’, comme dans ‘‘Les oubliés du Tsunami’’ où il dénonce une forme d’injustice – pour ne pas dire racisme – dans les médias qui ont largement parlé des désastres en Asie mais qui ont ignoré les conséquences de ce cataclysme en Afrique où des pêcheurs ont aussi péri.


Il se montre féroce contre ses contemporains,
« Des hommes qui se prennent pour des dieux / Pour finir comme des diables ».
Voici d’autres vers du poème ‘‘Divine comédie humaine’’ :

Créateur et transformateur de la nature
L’homme moderne refait le monde à sa guise
Cherchant vainement la maîtrise d’un monde incontrôlable
Perdu dans les dédales de son château de verre ou de cartes
Il s’acharne contre ses origines, contre son créateur
L’accusant injustement de sa probable descente aux enfers (p. 45)

Bref, les poèmes de Serges NGOUNGA touchent des sujets divers. Nous lui souhaitons que son livre ne reste pas dans l’ombre, qu’il fracasse la nonchalance des contemporains, comme le tonnerre auquel il fait souvent allusion. En parlant de bruits et de fracas, notons que ceux-ci font étrangement écho à son nom, ‘‘Ngounga’’ signifiant en langue congolaise la cloche ainsi que le son qu’elle produit. Pourtant Serges vient du Cameroun, serait-ce tout simplement le signe d’une parenté originelle des langues ? Nous lui avons posé la question.

Liss Kihindou.

Serges NGOUNGA, présentez-vous à nos lecteurs.

Citoyen du monde, originaire du Cameroun, la trentaine révolue. Ingénieur commercial dans une entreprise de protection des biens et des personnes. Formation littéraire et de communication. J’aime lire, écrire, et voyager. Comédien et metteur en scène en fonction des projets en cours.

Parlez-nous de vos origines, savez-vous par exemple que NGOUNGA signifie "cloche" en langue congolaise ? Avez-vous des origines congolaises ?

Je savais qu’il y avait des Congolais qui portaient aussi le nom  NGOUNGA, je ne savais pas que cela voulait dire "cloche". Je suis à 100 % un fils du pays bamoun, ce royaume séculaire du Cameroun, en Afrique Centrale. Mon nom signifie dans la langue bamoun "Herbes". Congolais et camerounais, étant tous des Africains bantous, je pourrai dire que "les herbes sonnent", ou encore "la nature fait entendre en moi sa voix".

Pourquoi ce recueil ? Qu’espérez-vous en publiant ce recueil ?
Ce recueil devait voir le jour, il y a plus de 5 ans, à ce moment-là, j’étais comédien dans une troupe parisienne, je n’avais pas assez de temps pour travailler mes textes. Le temps est passé, certaines choses ont évolué dans ma vie. Et ce recueil constitue la 1ère pierre d’une "fondation" que je souhaite bâtir.

En publiant ce recueil, je souhaite deux choses :
1 - Donner une visibilité à mon expression littéraire et artistique.... donner à voir ce que je peux penser ou ressentir du monde. 2 - Contribuer au patrimoine culturel de mon peuple, de mon pays, et de l’humanité. Ecrire, étant pour moi une mission, je me devais de commencer à un moment donné mon voyage au coeur du monde..

Propos recueillis par Liss Kihindou.

A lire : Au fil du Voyage, Serges NGOUNGA, éditions L’Harmattan, janvier 2008, 88 pages, 11 €.

Source:

www.congopage.com



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